Immigration en France : Le titre de séjour pour "métiers en tension" sera-t-il abandonné ?

Le projet de loi sur l'immigration qui sera présenté dans quelques semaines devant le Parlement français comporte une mesure-clé pour les sans papiers. La création d’un titre de jour « métiers en tension » qui  consisterait à régulariser la situation de sans-papiers déjà embauchés depuis plusieurs années dans des secteurs qui ont du mal à recruter, comme la restauration et le BTP, est bien accueilli, notamment par les travailleurs qui sont dans une situation irrégulière en France. 

Cependant, une nouvelle donne peut remettre en cause l'instauration de ce titre de séjour d'un an. En effet, la question des immigrés revient à nouveau au devant de la scène politico-médiatique en France au lendemain de l’assassinat d’un enseignant dans un lycée à Arras, par un jeune migrant d’origine tchétchène. Ce drame est une occasion pour une partie de la classe politique mais aussi pour certains responsables du gouvernement de s’attaquer frontalement à l’immigration.

Dans ces attaques, les politiciens de la droite et de l'extrême droite incluent ce volet qui concerne la régularisation des travailleurs sans papiers. Ils menacent de ne pas voter le texte de loi si le gouvernement garde toujours l'option du titre de séjour pour ceux qui exercent des métiers dits "en tension". L'article 3 du projet de loi sur l'immigration qui dérangeait déjà la droite et l'extrême droite est devenu dans la conjoncture actuelle une ligne rouge à ne pas franchir par le gouvernement.

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Immigration en France : Gérald Darmanin tergiverse ?

Les élus du parti LR menacent même de déposer une motion de censure si l'exécutif venait à passer en force.  Avec l'attentat qui s'est produit à Arras, les choses évoluent contre le sens espéré des sans papiers. Le ministre de l'Intérieur a présenté son projet de loi comme le remède à ce type de situation. Cette loi "(...) permettra d'expulser tous ceux qui, même arrivés à l'âge de 2-3 ans, sont étrangers et méritent de retourner dans leur pays d'origine (...) parce que ce sont des dangers en puissance", a assuré Gérald Darmanin.

"Je compte sur ceux qui nous critiquent aujourd'hui pour qu'ils votent notre texte demain", a déclaré deux jours après, la Première ministre, Elisabeth Borne, en s'adressant indirectement aux Républicains qui, de leur côté, veulent profiter de ce climat politique en France pour faire avancer leurs idées. "Nous devons reformer d'urgence la politique migratoire de la France afin de combattre de manière plus efficace l'immigration illégale. La priorité absolue est d'expulser les étrangers radicalisés", affirme le député LR Thibault Bazin. Philippe Juvin du même parti s'attaque à l'article 3 du projet de loi. Pour lui, "l'article 3 ne répond à rien et aggrave les choses".

Par ailleurs, de nombreux députés du parti du Président Macron ne sont pas sur la même longueur d'onde.  Il faut "rappeler que chaque étranger n'est pas un terroriste ou un délinquant en puissance", assure un député Renaissance. Mais ce qui fait craindre le plus, c'est la position de Gérald Darmanin qui semble douter de la pertinence de l'article en question."Tout ce qui est pour plus de fermeté et pour une adoption rapide du texte nous va", affirme l'entourage du ministre, selon FranceInfo.


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