L'Algérie importe moins de blé français et se tourne vers le blé russe

Les pays d'Afrique du Nord qui étaient une chasse gardée de la France en ce qui concerne le marché du blé se tournent vers d'autres fournisseurs. L'Algérie, le Maroc et également la Tunisie s'approvisionnent à partir d'autre pays. En ce qui concerne l'Algérie qui s'est rapprochée de la Chine et de la Russie en s'éloignant de la France, elle s'est tourné vers le blé russe en détriment du français.

En effet, l'Algérie est devenue le deuxième acheteur du blé russe, durant l'été 2023. « L'Algérie maintient sa deuxième place en volume d’importations (de blé russe, NDLR) sur les deux derniers mois », avait indiqué à l’agence Sputnik, le président de l’Union céréalière de Russie, Arkadi Zlotchevski au début du mois de septembre de l'année en cours. La tendance du remplacement du blé français par le blé russe se confirme de plus en plus.

En effet, FranceAgriMer, le conseil spécialisé des « grandes cultures-marchés céréaliers » indique dans son dernier bilan, que les importations algériennes de blé tendre français a enregistré un net recul. Ainsi, à la fin octobre 2023, l’Algérie avait importé une quantité de 157.000 tonnes de blé tendre français, alors qu’à la même période de 2022, la quantité importée par l’OAIC était de 1,05 million de tonnes. En 2021 et pour la même période de référence, les importations algériennes atteignaient 650.298 tonnes. La tendance baissière des exportations françaises est générale, que ce soit sur le marché européen ou africain, et son niveau de stock risque de s’alourdir pour atteindre 3,06 Mt, au plus haut depuis la campagne 2017/18.

Économie Nouvelle hausse du SMIC en France, voici son nouveau montant

L'Algérie a décidé de diversifier ses achats de blé

L’Algérie a mis en pratique sa décision prise depuis quelques années pour diversifier ses achats de blé. Elle s'est tournée vers de nouveaux expéditeurs, notamment la Russie. Toutefois, il faut souligner qu'en plus de la concurrence russe, les agriculteurs français craignent également la montée en puissance de la Turquie, qui réalise d’importantes percées en matière de production et d’exportation de blé dur. FranceAgriMer estime, en effet, qu'avec « une forte progression des surfaces et une grande partie de la production fournie par la Russie et réexpédiée à l’étranger sous forme de farine, la Turquie pourrait redevenir un acteur mondial significatif sur le blé dur ».

Il faut dire que le recul du blé français en Afrique du Nord ne répond pas seulement à des enjeux économiques. Il est également une des conséquences de la détérioration des relations diplomatiques entre la France et ses anciennes colonies du nord du continent africain.


Vous aimez cet article ? Partagez !