En France, le contexte est tendu pour les musulmans dans une conjoncture marquée par la recrudescence du conflit israélo-palestinien et également par les débats sur l'immigration. En effet, la droite française est passée à l'offensive sur l'immigration. Les polémiques sur les musulmans et leur place dans l'Hexagone sont également quasi quotidiennes.
Le décor est donc planté dans une France qui se déchire. Les déclarations contre les musulmans se banalisent, selon les observateurs de la scène politique et médiatique en France. Le contexte est donc favorable à certaines prises de décision. C'est le cas concernant le lycée musulman Averroès de Lille qui se voit privé des subventions versées par l'État. Ainsi, quelques jours après que le tribunal administratif de Lille a sommé la Région Hauts-de-France de verser les subventions qu’attend d’elle ce lycée qui risque une cessation de paiements, selon plusieurs médias français, le préfet du Nord va à l'encontre de cette décision.
Le préfet a, en effet, décidé de mettre fin au contrat le liant au lycée lillois à partir de la rentrée 2024, vingt ans après sa création. Le lycée sera donc privé des 500.000 euros de subventions qu'il reçoit chaque année de la part de l'État. Cette décision est expliquée, selon certains médias, par l’avis favorable d’une commission consultative, qui s’était penchée fin novembre à la fois sur le financement et le contenu du cours d’éthique musulmane de l’établissement. Elle a été prise le 7 décembre par le préfet qui a envoyé un courrier deux jours plus tard au lycée, l'informant de la fin des subventions. Les responsables du lycée ont cependant affirmé ne pas avoir encore reçu cette notification. Toutefois, ils devraient saisir la justice administrative si une résiliation de contrat était décidée, comme ils l'avaient déjà indiqué à la fin du mois de novembre.
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Le préfet du Nord explique sa décision de supprimer les subventions d'un lycée musulman de Lille
Le journal, Le Parisien, révèle que la décision prise par le préfet de supprimer les subventions du lycée musulman, est motivée par un « manque de transparence et de désintéressement dans la gestion de l’établissement », et également des enseignements « contraires aux valeurs de la République », notamment lors de cours d’éthique musulmane. De son côté, Makhlouf Mameche président de la Fédération nationale de l’enseignement privé musulman, dénonce cette décision et déclare : « C'est du jamais vu qu’un Préfet résilie le contrat d’un établissement musulman ». La section "enseignement privé" de la CGT (Confédération générale du travail), a fustigé pour sa part « une démarche qui s’inscrit parfaitement dans l’agenda politique du gouvernement ».