Lors des travaux de la Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP 28) qui s'est tenue à Dubaï du 30 novembre au 13 décembre 2023, les conflits sur les visions d'avenir entre les pays producteurs des énergies fossiles (Pétrole, gaz et charbon) ont marqué les débats. En effet, d'un côté, les pays consommateurs ont mis la pression pour que l'abandon des énergies fossiles soit acté, et de l'autre, les pays producteurs jugent que ces énergies ont encore de l'avenir devant elles.
Les polémiques se sont donc enchaînées, notamment après la lettre écrite par le secrétaire général de l'OPEP Haitham Al-Ghais aux 13 pays producteurs de pétrole. « Il semble que la pression excessive et disproportionnée exercée sur les combustibles fossiles pourrait atteindre un point de basculement aux conséquences irréversibles, car le projet de décision contient encore des dispositions sur l’élimination progressive des combustibles fossiles », a écrit ce responsable en ajoutant que « bien que les pays membres » et leurs associés « prennent au sérieux le changement climatique […], il serait inacceptable que des campagnes aux motivations politiques mettent en danger la prospérité et l’avenir de nos peuples ».
Cette déclaration a été mal accueillie par les pays consommateurs qui estiment que « les énergies fossiles sont responsables de plus de 75 % des émissions de CO2 » et « qu’il faut en sortir si on veut limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré ». Pour ces pays, la position de l'OPEP « met en péril les pays les plus vulnérables et les populations les plus pauvres qui sont les premières victimes de cette situation ».
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Quel avenir pour le pétrole ?
Cette polémique a pris fin. Les participants ont trouvé un compromis pour la déclaration finale de la COP 28. Il s'agit d'une « une transition progressive hors énergies fossiles ». Il faut dire que les pays occidentaux ont gagné une petite bataille. Ces responsables des principales émissions mondiales à effet de serre, ont pointé du doigt les énergies fossiles comme la cause « du réchauffement climatique » et minimiser l’impact de longues décennies d’industrialisation. C'est une suite de la guerre commerciale engagée entre l'OPEP et l'AIE sur l'avenir des énergies fossiles. En effet, les pays consommateurs veulent en finir avec leur dépendance vis-à-vis des énergies produites dans des zones géographiques, qui leur sont lointaines, alors que les pays en développement tentent, pour leur part, de préserver leur survie en exploitant leurs propres ressources leur garantissant des revenus qui leur permettent d’avoir accès au développement.
Le compromis qui appelle à « éloignement progressif, juste et équitable des énergies fossiles » et non pas à une « sortie complète et immédiate des énergies fossiles » est cependant une épée de Damoclès suspendue sur les pays producteurs. Plus concrètement, les pays consommateurs veulent investir dans les nouvelles énergies. Des investissements dont les pays producteurs des énergies fossiles ont encore besoin pour répondre à la demande dans les années à venir.
Toutefois, il faut dire que pour l'instant et pour les quelques années à venir, le monde aura encore besoin des énergies fossiles. Le pétrole, le gaz et un degré moindre le charbon ont encore quelques années devant eux. L'épisode de la guerre en Ukraine est révélateur de la dépendance du monde à ces énergies. Une dépendance qui ne va pas s'effriter du jour au lendemain.