Du nouveau en France pour les médecins algériens menacés d'expulsion

Du nouveau pour les médecins étrangers, notamment les médecins algériens qui exerçaient en France « sans statut » et menacés d’expulsion. Le gouvernement français a annoncé, lundi 22 janvier, qu'il va prolonger les autorisations de travail des médecins à diplôme étranger (hors UE) qui ont échoué à un concours sélectif.

Près de 3000 médecins étrangers, dont des centaines de médecins algériens, exerçant dans des structures de santé en France ont vu leur contrat résiliés le 31 décembre dernier. Ces praticiens diplômés hors UE dont des Algériens recrutés massivement durant la crise sanitaire, doivent en principe passer un concours appelé Epreuves de vérification des connaissances (EVC), puis suivre un parcours de consolidation de compétences de 2 ans à l'hôpital, avant de voir leur dossier examiné en commission.

Mais un régime dérogatoire a longtemps existé, permettant aux hôpitaux de recruter des non-admis aux EVC, sous divers statuts très précaires, rémunérés entre 1500 et 2200 euros net par mois. Ce régime temporaire de recrutement de praticiens étrangers en France a définitivement pris fin le 31 décembre 2023. Impossible aujourd'hui de renouveler les contrats de ces médecins qu’on appelle les « Padhue », acronyme pour « Praticiens à diplôme hors Union européenne ».

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Le gouvernement prolonge les autorisations de travail des médecins étrangers dont les médecins algériens

Réduits au chômage et incapables de renouveler leur titre de séjour, ces milliers de médecins étrangers se retrouvent menacés d’expulsion. Certains d’entre eux ont même déjà reçu des OQTF. Mais grâce à leur mobilisation et au soutien des syndicats, ces praticiens qui ont été aux avant-postes dans les hôpitaux français durant la pandémie de Covid-19, ont fini par avoir gain de cause. En effet, le gouvernement a annoncé lundi prolonger les autorisations de travail de ces médecins diplômés à l’étranger.

Dans un communiqué, la ministre du travail, de la santé et des solidarités, Catherine Vautrin, explique vouloir, à la demande du président de la République, « sécuriser la situation des Padhue (praticiens à diplôme hors Union européenne), médecins devenus indispensables à notre système de santé ». Les médecins qui n’ont pas eu le concours « ne seront pas laissés sans solution : le gouvernement les autorisera à continuer de travailler durant les mois à venir », précise Catherine Vautrin.

La prolongation des autorisations de travail pour les médecins étrangers vaudra jusqu’à « la publication des textes d’application de la loi du 27 décembre 2023 visant à améliorer l’accès aux soins par l’engagement territorial des professionnels [dite loi Valletoux], qui permettra la délivrance d’attestations provisoires d’exercice dans l’attente d’un nouveau passage des EVC en 2024 », ajoute la ministre.


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