Gros cafouillage autour du départ et de la succession de Djamel Belmadi

Djamel Belmadi et le logo de la FAF

Depuis l'élimination de l'équipe d'Algérie de la Coupe d'Afrique des nations (CAN 2023) en Côte d'Ivoire, après sa défaite, mardi 23 janvier, face à la Mauritanie, le supporter algérien ne sait plus à quel saint se vouer, devant le flot d'informations qui se déversent sur les réseaux sociaux et les médias sportifs, particulièrement en ce qui concerne le départ du sélectionneur national, Djamel Belmadi, et son éventuelle succession.

En effet, le départ de Djamel Belmadi n'a pas encore été acté finalement, malgré le tweet du président de la Fédération algérienne de football (FAF) et le communiqué laconique de la FAF sur son site. Et pour cause, une information circule sur le refus de Djamel Belmadi de partir avec une indemnité de deux mois de salaire (416'000), exigeant la totalité de ses salaires contenus dans son contrat en 2026, soit environ 7 millions d'euros.

Aucune information officielle sur le départ et le successeur de Djamel Belmadi

Toutefois, à l'exception du communiqué de la FAF et du tweet de son président qui parlaient d'un "accord à l'amiable" entre Djamel Belmadi et Walid Sadi à l'issue d'une rencontre tenue à Bouaké au lendemain de l'élimination des Fennecs, aucune autre information autour du départ de Belmadi n'a un caractère officiel. Soit des informations distillées en sous-main, soit "colportées" par des personnalités connues, à l'instar du journaliste algérien de BeIN Sport, Hafid Derradji.

Dans une vidéo, le célèbre journaliste Hafid Derradji a affirmé que Belmadi et Sadi s'étaient entendus en Côte d'Ivoire sur un accord à l'amiable avec une indemnité de deux mois de salaire pour éviter la démission ou le limogeage, préjudiciable à l'une des deux parties. Sadi a proposé le même accord aux collaborateurs du sélectionneur mais une fois à Alger, ils ont signé l'accord de départ, sauf Djamel Belmadi qui "aurait" changé d'avis, estime Derradji qui ajoute que Belmadi a fait savoir à Sadi qu'il ne voulait pas partir et s'il devait le limoger, il devrait lui payer la totalité de ses salaires, soit environ 7 millions d'euros.

Djamel Belmadi ne veut pas partir sans un pactole, selon Hafid Derradji

Il est utile de préciser que Hafid Derradji a commencé sa vidéo par une précision. Celle qui indique que la véracité de ses propos dépend de sa source. C'est une façon de se déresponsabiliser des informations présentées. Mais c'est aussi une façon de dire qu'il n'est pas sûr que ces informations soient vraies. Et dans le cas où ce sont de fausses infos, qui a intérêt à mentir dans ce dossier et discréditer Djamel Belmadi, le présentant comme quelqu'un de cupide, loin du patriotisme qu'il arbore habituellement dans tous ses discours ?

Il est clair que cette affaire du départ de Djamel Belmadi n'a pas encore livré tous ses secrets. Les supporters sont alimentés de différentes informations parfois partielles, parfois erronées, avec chaque source des objectifs inavoués. Mais un jour il faut bien séparer le vrai du faux et l'opportun de l'inopportun. Comme cette idée de Walid Sadi qui a annoncé le départ de Djamel Belmadi alors qu'il était encore en Côte d'Ivoire. Pourquoi cette précipitation dans l'annonce de son départ alors que Belmadi a toujours refusé de discuter certains aspects en dehors du territoire national ?

Le départ de Belmadi voulu par Walid Sadi bien avant la CAN 2023 ?

Il faut dire aussi que des informations circulent sur la volonté "ancienne" du président de la FAF d'en finir avec Djamel Belmadi, et ce, quelle que soit la prestation des Verts durant la CAN 2023. Y a-t-il un bras de fer latent entre Walid Sadi et Djamel Belmadi depuis l'élection du premier cité à la tête de la maison de Dely Brahim ? Si c'est le cas, quels sont les motifs de discorde entre les deux hommes ? L'opacité autour de ces questions n'aide pas les supporters algériens en particulier et le peuple algérien en général de comprendre tous les tenants et les aboutissants de cet épisode "scabreux" autour de l'équipe nationale.

Il faut dire que les Algériens souffrent beaucoup de cette opacité, comme celle qui tourne autour de l'identité de son successeur. Beaucoup de noms circulent, en effet, depuis la défaite face à la Mauritanie, donnant même l'impression que c'étaient des informations distillées à dessein pour accentuer la pression sur Belmadi. Et là encore, aucune information officielle n'est venue confirmer ou démentir telle nouvelle ou telle autre, annoncé soit sur les réseaux sociaux, soit dans les médias sportifs.

Qui succèdera à Belmadi ? La FAF veut Hervé Renard qui n'est pas libre

En effet, plusieurs noms ont été avancés comme probables successeurs de Djamel Belmadi, mais sans qu'aucune information ne soit officiellement confirmée ou infirmée. L'on a parlé du technicien français Hervé Renard pour son expérience en Afrique, notamment ses deux coupes d'Afrique remportées avec la Zambie et la Côte d'Ivoire, mais il a eu l'occasion de se prononcer en se déclarant engagé avec l'équipe de France féminine jusqu'au mois d'août 2024.

Beaucoup ont compris que Hervé Renard était intéressé de prendre les Fennecs à partir du mois d'août, et que la FAF devrait trouver une solution "provisoire" en attendant la libération du technicien français. Mais entre temps, il y a au moins deux échéances importantes qui attendent l'équipe d'Algérie, à savoir le tournoi amical international du mois de mars et les deux matchs des qualifications de la Coupe du monde 2026, face à la Guinée et l'Ouganda.

Poursuivre la lune de miel avec Vahid Halilodzic ?

Ensuite, il y a eu d'autres noms comme l'ancien sélectionneur portugais de la sélection d'Egypte, Carlos Queiroz, ainsi que l'ancien sélectionneur de l'Algérie, le Franco-Bosnien Vahid Halilhodzic qui avait mené l'Algérie à sa première qualification au second tour d'une Coupe du monde, et ce, en 2014 au Brésil. Pour ce dernier, les retours étaient favorables sur les réseaux sociaux, les relations entre Halilhodzic et les Algériens étant restées excellentes depuis son départ au lendemain du mondial brésilien.

Mais le technicien originaire de Bosnie-Herzégovine va boucler 72 ans en mai 2024 et les chances qu'il accepte un nouveau défi avec l'équipe d'Algérie sont minimes. Surtout qu'il a déjà des offres auparavant qu'il a déclinées, préférant profiter de sa retraite paisible avec sa famille. Et c'est là que le nom de Zinedine Zidane est apparu pour la première fois. Par la grâce d'un journaliste franco-algérien exerçant à France-Football, la chaîne l'Equipe et Europe1 entre autres.

Nabil Djellit propose Zinedine Zidane, la FAF le suit

En effet, c'est Nabil Djellit qui a fait une proposition dans ce sens sur la plateforme X (anciennement Twitter). "À sa fin de carrière, Zidane avait choisi, avec une visite pleine d'émotion sur la terre de ses parents, de renouer avec ses racines. Et puisque le banc des Bleus continue de se refuser à lui, je ne vois qu'un seul défi digne de lui : devenir sélectionneur de l'Algérie", avait-il écrit dès le mercredi 24 janvier, soit au lendemain de l'élimination de l'Algérie face aux Mourabitoun.

Cette proposition a été qualifiée de farfelue par beaucoup mais elle n'a pas tardé à être suivie d'informations sur les contacts de la Fédération algérienne avec des proches de Zinedine Zidane. De nombreuses sources "sûres", "crédibles" et "généralement bien informées" ont affirmé que la FAF a lancé les premiers contacts avec le champion du monde 1998 pour qu'il prenne les destinées des Verts, au moins d'ici la Coupe du monde 2026.

Zizou décline l'offre de l'Algérie, selon des médias français

Beaucoup ont considéré cette information comme invraisemblable, jusqu'à ce que la presse française en parle de la façon la plus "sérieuse". En effet, le journal sportif l'Equipe a fait savoir que l'Algérie avait tenté d'approcher la légende française d'origine algérienne. Zizou aurait décliné l'offre non sans se dire flatté par la demande, rappelant surtout qu'il avait déjà décliné l'offre des sélections du Brésil et des Etats-Unis. Question : Sachant pertinemment que Zidane allait rejeter l'offre algérienne, pourquoi Walid Sadi ou son entourage ont tenté le coup et surtout pourquoi ont-ils laissé "fuiter" une telle information que personne n'a confirmée officiellement ?

Dans tout ce brouhaha médiatique, les millions de supporters algériens continuent de débattre des informations qui circulent alors qu'elles ne sont pas confirmées, ni par la Fédération algérienne de football, ni par le désormais ex-sélectionneur national Djamel Belmadi. Et le seul qui a communiqué de façon officielle et claire à propos de la succession de Djamel Belmadi, c'est bien Hervé Renard, le sélectionneur actuel de l'équipe de France féminine qui prépare les Jeux olympiques de Paris (JO 2024). Tout le reste sort dans l'opacité et se discute dans l'opacité, d'où le cafouillage qui caractérise cette histoire du départ de Belmadi et celle du nom de son successeur.

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