Le massacre d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris reconnu et condamné en France

63 ans après les faits, l'Assemblée nationale française a reconnu et condamné le massacre d'Algériens à Paris le 17 octobre 1961. Cette tragédie, longtemps occultée de l'histoire officielle française, a été réprimée dans le sang par la police sous l'autorité du préfet Maurice Papon.

La résolution historique adoptée par l'Assemblée nationale "condamne la répression sanglante et meurtrière des Algériens" et "souhaite l'inscription d'une journée de commémoration du massacre du 17 octobre 1961 à l'agenda des journées nationales et cérémonies officielles".

La reconnaissance de ce massacre du 17 octobre 1961 est une étape importante dans le travail de mémoire et de réconciliation entre la France et l'Algérie. Il est essentiel de faire la lumière sur ce crime d'Etat et de rendre hommage aux victimes et à leurs familles. Cette reconnaissance officielle ouvre droit également aux enfants des victimes pour demander des dédommagements.

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L'adoption de la résolution qui a été voté par 67 voix contre 11, a été saluée par les associations de mémoire et les partis de gauche. En revanche, le Rassemblement national de Marine Le Pen a fustigé une "repentance à outrance" et accusé la gauche d'instrumentaliser la tragédie. Mais malgré les controverses, la reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961 est un pas important vers la réconciliation mémorielle entre la France et l'Algérie.

Reconnaissance du massacre du 17 octobre 1961 : un pas vers la réconciliation

Pour rappel, le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d'Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre un couvre-feu discriminatoire imposé aux "Français musulmans d'Algérie". La réponse des forces de l'ordre était d'une violence inouïe : charges policières, arrestations massives, noyades et jets de corps dans la Seine.

Pendant des décennies, les familles des victimes et les associations de mémoire ont lutté pour que ce crime d'Etat soit reconnu et condamné. En 2012, le président François Hollande a rendu hommage aux victimes, et en 2021, Emmanuel Macron a qualifié ces crimes d' "inexcusables pour la République".

La ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales Dominique Faure estime néanmoins, que "beaucoup reste à faire pour écrire cette histoire, mais c'est à mon sens la seule façon de bâtir une réconciliation sincère et durable. Je pense important de laisser l'histoire faire ce travail avant d'envisager une nouvelle journée commémorative spécifique pour les victimes du 17 octobre 61".

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