Un témoin algérien abandonné par la justice suisse

Suisse - Tribunal Fédéral - Etrangère expulsée - Algérien

Mohammed Hamdi, un ressortissant algérien, vit un cauchemar après avoir témoigné dans une affaire de vol de diamants de grande envergure qui s'est déroulée à Genève, en Suisse. Son histoire poignante montre les failles d'un système judiciaire censé protéger ceux qui osent témoigner.

Selon le site Léman Bleu, le témoin qui vit dans la wilaya de Tlemcen en Algérie avait aidé la justice genevoise à élucider une grosse affaire de vol de diamants en 2017. Mais aujourd’hui, l'homme est menacé de mort et le Ministère public genevois, qui avait requis sa protection, a fini par l’abandonner.

L’histoire remonte au 13 mars 2017, lorsque trois hommes armés s'emparent d'une cargaison de diamants d'une valeur d'au moins 15 millions de francs suisses d’un diamantaire sis à Genève. La police publie à l'époque des images des suspects sur YouTube en quête de témoins. C'est alors que Mohammed Hamdi, un père de famille qui vit en Algérie se manifeste. Il identifie l'un des braqueurs comme étant son voisin, qui lui a avoué son implication dans le crime. Grâce à son témoignage crucial, les bandits sont arrêtés et le voisin de Mohammed est condamné à 10 ans de prison en Algérie.

Depuis, le témoin algérien se retrouve plongé dans une spirale de terreur. Le criminel incarcéré continue de l'intimider par téléphone, lui promettant la vengeance. En 2018, craignant pour sa sécurité et celle de sa famille, Mohammed sollicite la protection des témoins auprès du procureur genevois. Sa requête est acceptée, reconnaissant le danger imminent auquel il est exposé. Il espère donc, obtenir un visa pour la Suisse avec sa famille, dans le cadre d’une procédure de protection des témoins.

L'Algérien se sent trahi par la justice suisse

Cependant, en 2022, la situation prend un tournant dramatique. Alors qu'il se trouve dans un café à Tlemcen, Mohammed est agressé au marteau par l'oncle du criminel incarcéré. Blessé et traumatisé, il reçoit un soutien médical et des avertissements de la police algérienne : les représailles ne font que commencer.

Malgré les preuves accablantes des menaces et de l'agression, le nouveau procureur en charge du dossier, avec l'aval du Procureur général, décide de révoquer la protection accordée au ressortissant algérien. La justification ? Les événements se sont déroulés en Algérie et les menaces ne sont pas jugées suffisamment graves.

Indigné par cette décision incompréhensible, son avocat, Me Jordan, fait immédiatement appel. La Chambre pénale de recours de Genève confirme pourtant la décision du procureur, laissant Mohammed Hamdi livré à son sort. Dans des déclarations à Léman Bleu TV, l'Algérien dit qu'il se sent trahi par le système judiciaire qui était censé le protéger.

Retour en haut
Share via
Copy link