Le gouvernement français a mis en place de nouvelles mesures visant à encadrer la présence des imams étrangers sur le territoire national. Cette décision vise à lutter contre le séparatisme et à renforcer la souveraineté nationale en matière religieuse.
Le Journal du Dimanche révèle dans une information exclusive que cette décision a été communiquée aux préfets dans un courrier daté du 29 avril1. Cette directive « acte la disparition du statut d’imam détaché » en France.
Les imams étrangers invités à rentrer chez eux
La pratique du détachement d'imams étrangers, directement rémunérés par des pays tiers, n’est plus en vigueur. Dorénavant, les imams étrangers devront choisir entre retourner dans leur pays d'origine ou exercer leur mission en France conformément aux nouvelles directives. La France compte environ 300 imams détachés, principalement d’Algérie, du Maroc et de Turquie.
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Les imams souhaitant prêcher en France devront désormais maîtriser la langue française et suivre une formation approfondie sur les principes de la laïcité. Ces mesures devraient garantir leur intégration dans la société française et leur respect des valeurs républicaines.
Un titre de séjour professionnel pour les imams
Les imams étrangers désirant venir en France devront également obtenir une autorisation de travail et un titre de séjour professionnel. Ces documents seront délivrés sous réserve d'un rapport favorable du service départemental du renseignement territorial, attestant du comportement exemplaire du demandeur.
Selon le ministre de l'Intérieur, Gerald Darmanin, les nouvelles dispositions ne visent pas à restreindre la liberté de culte, mais plutôt à réguler et encadrer l'exercice du culte musulman dans le respect des lois et des principes républicains. La nouvelle réglementation ne signifie pas que la France cessera d'accueillir des imams étrangers, mais elle met fin à leur rémunération directe par leur pays d'origine.
L'Algérie continuera d'envoyer des imams en France
Pour les autorités françaises, ces mesures seraient en mesure de construire un islam de France apaisé et intégré, respectueux des lois et des valeurs de la République. Elles devraient permettre de garantir la liberté de culte tout en préservant l'unité nationale et la sécurité publique.
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L'impact de ces nouvelles directives sur la communauté musulmane française reste à évaluer. Il est possible que certains imams étrangers choisissent de retourner dans leur pays d'origine, tandis que d'autres s'adapteront aux nouvelles exigences.
Concernant l’Algérie, qui finance l'envoi de dizaines d’imams en France, elle a déjà trouvé la manière légale de s’adapter à cette nouvelle loi. En effet, les autorités religieuses algériennes continueront d’envoyer des imams algériens en France sous la tutelle de la Grande Mosquée de Paris, qui est une institution rattachée directement à l’Algérie.
Clap de fin pour les imams détachés… Et après ?, 5 mai 2024, Le Journal du Dimanche ↩