Le quotidien français Le Parisien a évoqué dans l'un de ses articles le comportement héroïque d'un Algérien en situation irrégulière. Nour A. n'a pas hésité à intervenir lorsqu'un homme avait sorti un couteau de son sac alors qu'il diffusait des versets coraniques. Ce geste héroïque du sans-papiers algérien a eu lieu dans un wagon du RER D, non loin de la station Vert-de-Maisons, près de Créteil, dans le Val-de-Marne.
Les faits héroïques de l'Algérien remontent au mardi 29 mai, mais il s'est confié quelques jours plus tard au quotidien parisien. Nour était assis devant un individu avec « une tête qui faisait peur ». Il avait remarqué dès le début que le monsieur d'en face avait un comportement suspect. Il parlait à haute voix, y compris en s'adressant à Nour qui coupait court à la conversation en mettant son casque pour écouter de la musique.
Le suspect a sorti un couteau qu'il a calé sur le siège
Le suspect disait même des choses incohérentes comme « On a tué Allah » et « On n'a qu'Allah ». « Il parlait de plus en plus fort. L’homme à côté de moi s’est levé alors que moi, j’ai commencé à mettre mon casque pour écouter de la musique... Là, il a posé son portable et a mis très fort des chants coraniques », s'est remémoré Nour qui augmentait le son de sa musique, tout en maintenant ses yeux en direction de l'individu.
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Justement, juste après, les choses s'étaient accélérées. « Là, il a sorti une paire de chaussures de son sac puis a plongé sa main et a sorti son couteau, qu’il a calé sur le siège à côté de lui... J'ai eu peur. Là, il m'a dit : ce n'est pas pour toi », s'est confié l'Algérien, qui s'était figé deux ou trois secondes, en pensant que c'était peut-être une attaque au couteau que l'individu allait opérer.
Le sans-papier algérien s'est jeté sur le suspect à la vue du couteau
Nour ne tardera pas à passer à l'acte. « Il avait un comportement bizarre ce mec. Sans réfléchir, je me suis jeté dessus. Il a essayé de me stopper, mais j’ai quand même pu prendre le couteau, j’ai hurlé d’appeler la police et j’ai jeté l’arme », a-t-il témoigné encore, précisant qu'à ce moment-là, les gens s'étaient éloignés du lieu, faisant le vide autour des deux, au moment où Nour le tenait en respect dans un coin en attendant l'arrivée de la police.
Les policiers étaient arrivés au bout d'un peu plus d'un quart d'heure. En embarquant le suspect, ils ont demandé à Nour, un soudeur travaillant dans une entreprise de l'Essonne, d'aller au commissariat pour déposer plainte. « Ils m’ont demandé d’aller déposer plainte, mais je devais d’abord aller au travail. Depuis, j’ai peur d’aller au commissariat, car je suis sans-papiers. Je n’ai pas envie que les policiers m’embarquent. Même si bon, ils ont mon numéro et mon nom », a-t-il expliqué au Parisien, exprimant sa peur de ne plus pouvoir rentrer le soir et prendre soin de son grand-père de 85 ans. « Il est malade et je m'en occupe. Il a besoin de moi », a-t-il précisé.
Finalement, le suspect n'a pas pu être placé en garde à vue, car son état a été déclaré incompatible, selon une déclaration du parquet de Créteil faite le même jour. L'individu était très agité et instable sur le plan psychologique, avec notamment « un syndrome délirant ». Le même parquet estime que l'homme « a fait l'objet d'une hospitalisation ».
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