Plusieurs dizaines de milliers d'étudiants risquent de se retrouver sans logement à la prochaine rentrée universitaire à Paris, ont averti, lundi 3 juin, des élus à la mairie de la capitale française. En cause ? L’offre réduite en matière de logements à louer ne pourra pas satisfaire la forte demande, d’autant plus que le nombre d’étudiants à Paris avoisine les 300'000 personnes.
C’est un constat alarmant que dressent de nombreux élus de la Ville de Paris. Plusieurs dizaines de milliers d’étudiants risquent de ne pas trouver de logement privé à la rentrée à Paris, où l’offre s’amenuise à mesure que le nombre de logements inoccupés augmente, ont averti lundi des élus de la mairie de Paris. Le nombre de logements à louer est en forte baisse dans la capitale française, laissant présager des difficultés pour les étudiants qui vont se mettre à chercher un logement pour la prochaine rentrée universitaire.
Face à la proportion croissante de logements « inoccupés », c’est-à-dire utilisés en résidence secondaire ou vacants, Paris risque de ne pas satisfaire la forte demande des étudiants en matière de logements. « Vu la baisse accélérée du nombre d’annonces, il est probable qu’à la rentrée des dizaines de milliers d’étudiants ne trouvent pas de logement et se retrouvent à la rue », s’est inquiété auprès de l’AFP Jacques Baudrier, adjoint (PCF) à la Maire de Paris en charge du logement.
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La situation du marché locatif à Paris, et particulièrement des petites surfaces, ne pourra pas répondre aux besoins des dizaines de milliers d’étudiants qui fréquentent les différentes universités de la capitale. C’est le cas notamment des nouveaux étudiants étrangers, dont des milliers d’Algériens qui s’apprêtent à rejoindre les bancs des universités parisiennes à la prochaine rentrée.
« On va se retrouver avec des dizaines de milliers d’étudiants dans les rues »
Une étude de la plateforme SeLoger.com citée par le site 20 Minutes a montré en janvier dernier que le nombre d’appartements à louer avait baissé de 50 % en un an, et de 73 % en trois ans à Paris. « Les acteurs du privé n’ont plus rien à louer et ferment des agences immobilières, la carafe d’eau déborde, la situation de crise est exponentielle, on va se retrouver avec des dizaines de milliers d’étudiants dans les rues », s’affole l’adjoint à la mairie de Paris.
Pour les élus de la Ville de Paris, la solution à ce problème est entre les mains de l’État. Cela passera, selon eux, par la « libération » des milliers de logements inoccupés dans la capitale. Ces derniers transformés en résidence secondaire ou vacants représentent près de 20 % du parc parisien. « D'ici 2026-2027, Paris risque de devenir une ville de pied-à-terre avec plus de logements vides que de logements à louer », a commenté Jacques Baudrier.
Pourtant, entre 70 et 80 % des logements inoccupés à Paris sont des petites surfaces - studios ou petits deux pièces - soit « exactement ce qu'il faut pour les étudiants », souligne encore l’élu parisien. Quelque 392'230 étudiants étaient inscrits à l'Académie de Paris en 2022-2023, soit 36 % de plus qu'en 2001-2002. La grande majorité d'entre eux est logée dans des logements privés, selon l’adjoint à la Maire de Paris.
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Afin de solutionner ce problème, les élus ont déposé un amendement au prochain projet de loi de finances pour augmenter la fiscalité sur les résidences secondaires et les logements vacants. « Multiplier par deux ou par trois la taxe sur les logements vacants et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires », propose l’élu communiste. « On pourrait libérer 100'000 logements », répète Jacques Baudrier.