Au Maroc, le statut de la langue amazighe continue de susciter le débat. Alors que la Constitution du pays la considère comme langue nationale et officielle aux côtés de l’arabe, une récente note d’une université marocaine classant l’amazighe comme « langue étrangère » a suscité une grande polémique dans le pays faisant même réagir le gouvernement concernant le statut de cette langue au Maroc.
Le Maroc est le premier pays à reconnaître Tamazight comme langue nationale et officielle. En effet, la langue amazighe désormais introduite dans Google Traduction avait été reconnue en 2011 comme langue officielle dans la nouvelle Constitution du royaume, au côté de l'arabe. Depuis cette date, les autorités marocaines n’ont cessé d’apporter un soutien à tous les niveaux pour la promotion de cette langue ancestrale des populations de l’Afrique du Nord.
En plus de son introduction dans les écoles et à l’université, la langue amazighe bénéficie aussi d’une visibilité dans les médias écrits et audiovisuels au Maroc. Les fêtes inhérentes à l’identité amazighe sont également consacrées comme jours fériés dans le royaume à l’instar de Yennayer, le Nouvel An amazigh. C’est pour dire que le Maroc a réalisé un chemin important pour la promotion de Tamazight comme langue nationale et officielle dans le pays.
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Cependant, une récente annonce d’une université marocaine à propos de la langue amazighe a suscité une grande polémique dans le pays. En effet, l’École supérieure Roi Fahd de Traduction de Tanger (ESRFT), a publié récemment une note dans laquelle elle a listé la langue amazighe aux côtés du français, de l’anglais de l’allemand et de l’espagnol, toutes désignées comme « langues étrangères premières ».
Le gouvernement marocain réagit à la polémique autour de la langue amazighe
Cette note a suscité une réaction virulente des activistes amazighs, mais aussi des professionnels de l'enseignement qui y voient une remise en cause du statut de la langue amazighe dans le pays. Les enseignants de l’École Supérieure Roi Fahd de Traduction de Tanger (ESRFT) ont exprimé leur désaccord. De son côté, le bureau local du Syndicat national de l’enseignement supérieur (SNESup) a dénoncé la création d’une filière « traduction arabe-amazighe-français » au sein de ESRFT. Il rappelle aussi « l’importance » de la culture amazighe, la considérant comme « un pilier essentiel » de l’identité nationale marocaine.
Face à l’ampleur de cette polémique, le gouvernement marocain n’a pas tardé à réagir. Le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement, Mustapha Baïtas, s’est exprimé jeudi 18 juillet en soulignant que « la question du caractère officiel de la langue amazighe est une question nationale qui a été résolue constitutionnellement et n'est pas sujette à débat », rapporte le journal marocain L’Opinion.
Le ministre a réaffirmé que « le gouvernement s'engage pleinement à mettre en œuvre le caractère officiel de la langue amazighe, comme prévu par la Constitution de 2011 et conformément à la vision proactive de SM le Roi Mohammed VI ». Il a appelé toutes les institutions concernées à « s'engager pour réussir ce projet majeur visant à renforcer la place de l’amazighe, notamment dans les universités ». De son côté, l’École Supérieure Roi Fahd de Traduction de Tanger (ESRFT) a rectifié sa position en retirant la langue amazighe de la liste des langues étrangères et en la désignant simplement parmi les langues de spécialisation.
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