En France, les enfants d’immigrés parviennent facilement à s’insérer dans la société. Mieux encore, les descendants d’immigrés s’élèvent plus souvent dans l’échelle sociale que les personnes sans ascendance migratoire. C'est ce que révèle une étude de l'Insee publiée ce mardi sur la question de l'intégration.
Contrairement aux idées reçues, propagées notamment par les politiciens de l’extrême droite, l'ascenseur social en France fonctionne plutôt bien pour les personnes issues de l’immigration. C’est ce que l’on peut retenir d'une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée ce mardi 23 juillet. Une étude sous forme d’un rapport sur la trajectoire du 1,8 million d’enfants d’immigrés, âgés de 35 à 59 ans, qui travaillent ou ont travaillé en France.
Selon l’Insee, le 1,8 million de descendants d'immigrés, c'est-à-dire des personnes nées en France dont au moins un parent est né étranger à l'étranger, en emploi où ayant déjà travaillé de 35 à 59 ans recensées en 2019-2020, occupaient des positions sociales assez proches de celles de personnes sans ascendance migratoire. Ces descendants d’étrangers possèdent le plus souvent des origines sud-européennes (44 %) ou maghrébines (35 %). 47 % d’entre eux ont un seul parent immigré, et 53 % deux parents immigrés.
L’étude montre que les descendants d'immigrés réussissent mieux, d’un point de vue scolaire et professionnel, que leurs parents. En 2019-2020, les trois quarts des descendants d’immigrés devenus cadres avaient un père ouvrier ou employé, contre la moitié des personnes sans ascendance migratoire. La répartition des descendants d’immigrés selon le groupe socioprofessionnel est assez proche de celle des personnes sans ascendance migratoire, même si les premiers occupent plus souvent des positions moins qualifiées, souligne l’étude.
Les enfants d'immigrés plus diplômés que leurs parents
Dans le détail, 16 % des descendants d’immigrés âgés de 35 à 59 ans en emploi ou ayant déjà travaillé sont cadres, contre 20 % des personnes sans ascendance migratoire. 52 % des descendants d’immigrés sont ouvriers ou employés, dont 19 % non qualifiés, contre respectivement 46 % et 16 % des personnes sans ascendance migratoire. Cette progression sociale des enfants d’immigrés est telle que « les chances de devenir cadre, lorsque les parents ne l’étaient pas, sont similaires, quel que soit le lien à l’immigration », explique le rapport.
L’étude de l’Insee affirme que les descendants d’immigrés sont plus souvent diplômés du supérieur que leurs parents, en particulier dans un foyer avec un père immigré non qualifié. Une tendance encore plus marquée dans les familles avec deux parents de profession ouvrière par exemple, ou dans les foyers avec deux parents immigrés. Le niveau de diplôme des descendants d’immigrés augmente dans le cas d’un père issu d’une profession intermédiaire.
Ainsi, quand le père exerçait une profession intermédiaire, les enfants d’immigrés ont « 26 fois plus de chances de devenir cadres », par rapport aux descendants d’immigrés non diplômés ou seulement titulaires du baccalauréat. De même, lorsque le père était cadre, les descendants d’immigrés diplômés du supérieur ont « 39 fois plus de chances de rester cadres », par rapport aux descendants d’immigrés détenteurs du baccalauréat. Pour être cadre en France, il faut avoir un bac +3 minimum, quelle que soit son origine, souligne l’étude.
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