Les démarches pour obtenir un visa Schengen se sont transformées en un véritable parcours du combattant pour les ressortissants maghrébins. Au-delà des exigences administratives déjà complexes, le processus perverti par les intermédiaires exacerbe la frustration des demandeurs.
Le phénomène des intermédiaires a pris une ampleur inquiétante dans le processus de demande de visa Schengen, dans les trois pays du Maghreb. Ces individus ou agences de voyages proposent leurs services pour « faciliter » l'obtention des rendez-vous, une étape importante et souvent synonyme de longue attente. Cependant, ces facilitations ont un coût exorbitant.
La prise de rendez-vous, qui devait être une formalité gratuite, devient alors payante, et les tarifs pratiqués, pouvant atteindre des dizaines de milliers de dinars algériens, placent ce « service » hors de portée de nombreux demandeurs, en particulier les plus jeunes et les plus précaires. Les demandeurs espèrent que les ambassades et les consulats prennent des mesures pour rendre le système de prise de rendez-vous plus transparent et équitable.
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Les intermédiaires ont la mainmise sur les rendez-vous
Ces pratiques illégales ne se limitent pas à une simple facilitation. Les intermédiaires ont souvent une mainmise sur le système de prise de rendez-vous, ce qui leur permet de manipuler les disponibilités et d'imposer leurs tarifs. Cette situation crée un marché noir de l'obtention de rendez-vous, où la corruption prospère et où les plus vulnérables sont les premières victimes.
Au Maroc, des manifestations ont eu lieu à Casablanca pour dénoncer l'ampleur de ce phénomène. Des dizaines de demandeurs se sont rassemblés devant le consulat d'Espagne pour dénoncer les pratiques abusives des intermédiaires et les délais interminables. Ces protestations sont le symptôme d'un ras-le-bol généralisé, non seulement au Maroc, mais dans toute la région du Maghreb.
Rendez-vous visa : un sentiment d'injustice et de discrimination
En Algérie, en dépit des mises en garde des consulats européens et des efforts des services de sécurité dans la lutte contre les agences de voyages clandestines, le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur, au point où le passage par ces intermédiaires est devenu inévitable. Mais au-delà de l'aspect financier, c'est l'accès au droit à la mobilité qui est restreint. Pour de nombreux jeunes, un visa Schengen représente une porte ouverte vers des études, un emploi ou simplement la possibilité de rejoindre leur famille. Or, ce rêve est aujourd'hui compromis par un système opaque et injuste.
Par ailleurs, cette situation alimente un sentiment d'injustice et de discrimination. Les demandeurs maghrébins ont le sentiment d'être soumis à un traitement différencié, ce qui fragilise les relations entre les pays du Maghreb et l'espace Schengen. Pour de nombreux demandeurs, le calvaire ne peut plus durer. Il est urgent de réformer un système qui bafoue les principes d'égalité et de justice. Certains suggèrent également la mise en place de systèmes de rendez-vous en ligne sécurisés, qui réduiraient l'influence des intermédiaires et faciliteraient l'accès aux services consulaires pour tous les citoyens.
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