Condamné à 3 ans de prison pour avoir employé des sans-papiers algériens en France

Un gérant de salon de coiffure a été condamné à trois ans de prison pour avoir employé des travailleurs sans-papiers, venant d’Algérie. L’homme a été jugé pour emploi d'étranger en situation irrégulière, aide à l'entrée ou au séjour de personnes sans papiers, travail dissimulé et blanchiment. 

Selon le quotidien France Bleu, le tribunal du Mans a prononcé cette peine le 2 septembre 2024, après avoir examiné les activités de « Top Coiffeur 72 », un salon de coiffure dirigé par le gérant condamné. Ce dernier était également responsable de deux autres salons dans le Maine-et-Loire. Les infractions se sont déroulées entre le 1er juillet 2021 et le 14 mai 2024, période durant laquelle les salons ont fonctionné principalement grâce à l'emploi de travailleurs algériens en situation irrégulière.

Les enquêtes ont révélé que ces employés, souvent sans contrat de travail, étaient soumis à des conditions de travail précaires, sans couverture sociale ni droits fondamentaux. Environ 90 % des employés n'avaient pas de contrat formel, facilitant ainsi la dissimulation de leur statut et le non-paiement des cotisations sociales.

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Le tribunal a imposé une peine de trois ans de prison, dont deux avec sursis, et a ordonné que la troisième année soit purgée sous bracelet électronique. De plus, le gérant a été interdit d'exercer dans le secteur de la coiffure. Les accusations portées contre lui incluent l'emploi d'étrangers sans papiers, le travail dissimulé et le blanchiment d'argent.

Un co-gérant en fuite en Algérie

Un co-gérant, également impliqué dans cette affaire, est actuellement en fuite en Algérie, afin d’échapper à la justice française. L'épouse du gérant principal, initialement inculpée pour blanchiment aggravé, a été relaxée. Le couple à la tête de ces salons menait un mode de vie luxueux. Bien qu'ils aient perçu des aides sociales de 2100 euros par mois pour leurs enfants handicapés, des investigations ont révélé qu'ils possédaient un appartement en Algérie et un jet-ski.

Les conditions de travail dans les salons « Top Coiffeur 72 » étaient alarmantes, a révélé l’enquête. Les employés sans-papiers travaillaient jusqu'à 60 heures par semaine pour un salaire mensuel de 1400 euros, sans contrat formel. Les paiements en espèces étaient courants, ce qui permettait aux gérants d'éviter tout contrôle fiscal. Les bénéfices du salon de coiffure étaient estimés à 258'000 euros, tandis que les cotisations sociales non versées s'élevaient à 85'000 euros.


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