L'Algérie n'accepte que 10 % de ses ressortissants expulsés d'Europe

Les expulsions des ressortissants étrangers des pays de l’Union européenne est un sujet qui revient souvent. Bien que de plus en plus de pays européens mettent en avant des politiques de retour renforcées, les données montrent une réalité bien différente, notamment en ce qui concerne la coopération avec des pays comme l'Algérie et le Maroc.

Selon un rapport confidentiel de la Commission européenne publié par le quotidien espagnol El Pais, l'Algérie n'accepte que 10 % de ses ressortissants expulsés d'Europe, alors que le Maroc n’accueille que 8 % de ses ressortissants renvoyés. L’Algérie est 6e parmi les pays les moins coopérants, en tête de liste figurent le Mali (4 %), la Guinée (5 %), la Côte d'Ivoire (5 %), le Maroc (8 %), le Bangladesh (9 %).

Plusieurs pays européens ont adopté des mesures visant à renforcer les retours forcés des migrants en situation irrégulière. Cependant, un écart important subsiste entre les décisions d'expulsion et les retours effectifs. Selon les données d'Eurostat, seulement 23 % des immigrés ayant reçu un ordre de quitter le territoire de l'espace Schengen ont effectivement été renvoyés dans leur pays d'origine, dont environ 40 % de manière volontaire.

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Les expulsions d'Algériens depuis l'Espagne suspendues depuis 2022

En ce qui concerne l'Algérie, le taux de retour est encore plus bas, avec seulement 10 % des migrants algériens en situation irrégulière effectivement expulsés vers leur pays. Ce chiffre, bien inférieur aux attentes de l'UE, révèle les difficultés rencontrées par les autorités européennes dans la mise en œuvre de leur politique de retour.

Depuis 2022, les expulsions d'Algériens depuis l'Espagne ont été suspendues en raison des tensions diplomatiques entre les deux pays, notamment après le changement de position de Madrid sur la question du Sahara occidental, entraînant une interruption des laissez-passer permettant le retour des Algériens expulsés.

Si l'Algérie collabore avec d'autres pays européens, son taux de retour reste inférieur à la moyenne souhaitée par l'UE. Cette situation est perçue comme problématique par Bruxelles, qui juge la coopération avec Alger comme « insuffisante ». Les autorités européennes ont ainsi exprimé leur mécontentement, envisageant même l'application de mesures de pression supplémentaires, comme la restriction des visas de courte durée pour les ressortissants algériens.


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