Depuis la formation du nouveau gouvernement, l’immigration est au cœur des débats en France. Cette question sensible, qui divise l'opinion publique, est devenue une priorité pour le nouvel exécutif, notamment avec l’arrivée de Bruno Retailleau au ministère de l’Intérieur.
Succédant à Gérald Darmanin, qui a régulièrement suscité des controverses sur sa gestion de la sécurité et de l’immigration, Retailleau, figure de la droite, impose déjà une ligne dure et suscite à son tour la polémique.
Si les décisions de Darmanin ont souvent été contestées, Bruno Retailleau, issu des rangs des Républicains, n’entend pas faire dans la demi-mesure. Le dimanche 29 septembre, invité sur TF1, le nouveau ministre de l’Intérieur a pris la parole sur un sujet qu’il considère comme prioritaire : la maîtrise de l'immigration. Une intervention qui marque clairement son intention de durcir les règles et de renforcer le contrôle des flux migratoires, une position qui fait écho à son engagement passé pour des politiques plus restrictives.
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Lors de son passage au micro de LCI, Retailleau a affirmé sans ambiguïté qu'il souhaitait revoir la constitution pour permettre une consultation plus large des citoyens via référendum sur les questions liées à l'immigration. « L’immigration est un des phénomènes qui a le plus bouleversé la société française depuis 50 ans sans que jamais les Français n’aient eu à se prononcer », a-t-il déclaré, avant d’ajouter que, comme de nombreux citoyens, il « pense que l'immigration n’est pas une chance ».
Bruno Retailleau : « Les gens qui viennent chez nous doivent respecter la loi »
Dans ce contexte tendu, les relations avec les pays d’origine des migrants, en particulier l’Algérie, occupent une place importante dans la stratégie de Bruno Retailleau. Les accords bilatéraux sur la gestion des flux migratoires avec l'Algérie sont désormais en ligne de mire. Le ministre n'hésite pas à faire comprendre son souhait de réinstaurer un rapport de force avec l’Algérie, notamment pour que le pays accepte davantage de retours de ses ressortissants en situation irrégulière en France.
Cette question, déjà épineuse sous Gérald Darmanin, semble constituer une pierre angulaire de la politique de Bruno Retailleau, qui entend ainsi démontrer que la France ne cédera plus face aux blocages diplomatiques.
Interrogé sur l'accord de 1968 avec l'Algérie, Bruno Retailleau affirme : « je n'ai aucun tabou, L'accord de décembre 1968 est un accord déséquilibré, très avantageux pour l'Algérie, désavantageux pour la France ».
🔴 Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) face à @DariusRochebin
🗣️ Accord de 1968 avec l'Algérie : "Je n'ai aucun tabou. C'est un accord déséquilibré, très avantageux pour l'Algérie, désavantageux pour la France." ⤵️ pic.twitter.com/siR3pkm3tk
— LCI (@LCI) September 29, 2024
Lorsque le journaliste l'interroge en évoquant le risque « d'affronter les autorités algériennes, qui ont déjà un rapport assez compliqué avec la France », Bruno Retailleau répond : « je ne parle pas d'affrontement ». Il précise ensuite : « c'est une question de réciprocité ». Selon lui, « l'immigration a une partie d'hospitalité lorsqu'on arrive légalement, mais la contrepartie de cette hospitalité, c'est la réciprocité ». « Les gens qui viennent chez nous doivent respecter la loi, et s'ils ne la respectent pas, ils doivent partir », ajoute-t-il.
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