La vie quotidienne des étudiants en France devient de plus en plus difficile. En effet, nombreux sont ceux, notamment les étrangers, à sombrer dans la précarité. Beaucoup ne s'en sortent que grâce à des associations qui interviennent pour les soutenir.
Les résultats du baromètre annuel Cop1, publiés ce jeudi 17 octobre, révèlent une précarité profondément ancrée chez les étudiants en France. En 2024, plus d’un tiers des étudiants interrogés admettent sauter régulièrement ou occasionnellement un repas faute de moyens (36 %). Cette situation touche particulièrement ceux qui cumulent études et emploi (47 %), et la proportion grimpe à 60 % parmi les étudiants soutenus par l’association.
Bien que les restaurants universitaires puissent atténuer cette précarité alimentaire, seuls 54 % des étudiants les fréquentent de façon régulière. Plusieurs facteurs expliquent cette faible fréquentation : l’éloignement géographique (23 %), les files d’attente trop longues (17 %), et des prix jugés trop élevés (13 %). La fin de la généralisation des repas à 1 €, mesure instaurée durant la crise du Covid-19 et désormais réservée aux boursiers, aurait amplifié ces difficultés, selon l’enquête réalisée avec Ifop.
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Un étudiant sur cinq a recours à l’aide alimentaire
L’étude montre également que 18 % des étudiants ont déjà fait appel à l’aide alimentaire, tandis que 65 % y ont recours au moins une fois par semaine ou plusieurs fois par mois. « Quand un étudiant sur cinq a recours à l’aide alimentaire, cela signifie qu’elle est rentrée dans le quotidien d’une partie des jeunes », relève Jade El Ayadi Gaouaou, vice-présidente de Cop1 au journal Le Monde.
Pour joindre les deux bouts, ils adoptent diverses stratégies : ajuster leurs repas avec des recettes moins chères (58 %), réduire les portions (43 %), ou encore solliciter l’aide alimentaire (18 %). Un léger mieux est tout de même à noter : la proportion d’étudiants qui déclarent limiter ou renoncer à des achats alimentaires a légèrement baissé entre 2023 et 2024, passant de 49 % à 41 %, bien que ce chiffre reste élevé, note l'enquête.
30 % des étudiants ont du mal à payer leur loyer
L’accès et le maintien dans un logement représentent un défi majeur pour les étudiants. La recherche d’un toit est semée d’obstacles pour 50 % d’entre eux, avec 18 % rapportant des difficultés "très importantes". Même une fois le logement trouvé, gérer les charges locatives reste un défi : près d’un tiers des étudiants (30 %) ont du mal à payer leur loyer à temps, un pourcentage supérieur à la moyenne nationale, selon l’étude.
La précarité financière est également synonyme de solitude pour ces jeunes adultes. « 41 % des étudiants se sentent isolés, et ce sentiment découle directement de leur manque de ressources », explique Benjamin Flohic, cofondateur de l’association Cop1 au Nouvel Obs. « Un étudiant qui ne peut pas se permettre de remplir son frigo ne sort pas avec ses amis, n’a pas accès aux activités culturelles ou parascolaires, et doit parfois consacrer ce temps à un petit boulot », ajoute-t-il.
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