Nacima Ourahmoune affirme que le peuple algérien a pu orienter la politique de crise en cette période de coronavirus. En effet, les "Hirakistes" ont fait preuve d’une grande maturité en clamant la fermeture des frontières, des lieux de culte et des marchés et en alertant sur l’incurie du système sanitaire. Le mouvement citoyen sans leader à sa tête a fait preuve de sagesse et de présence d’esprit, en suspendant toutes les marches jusqu'à nouvel ordre.
Un mouvement dont la doctrine est la Silmya : la paix
L’organisation à l’horizontale du Hirak « le peuple comme un seul Humain », avec pour seule doctrine « la Silmiya » a réussi à destituer l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. Suite à l’élection controversée du 12 décembre, massivement boycottée par le peuple, le mouvement a dédoublé de vigueur, en clamant haut et fort l’abolition totale du système politique enraciné dans les entrailles de l’Algérie.
Le Hirak, un combat de nature déontologique
Le prix Nobel de la paix peut être invoqué car le combat du peuple algérien est mené au nom de principes inaliénables, qui découlent d’une éthique déontologique émanant d’un profond sens du devoir. Sans leader à sa tête, les Algériens brandissent drapeaux et slogans pour s’affranchir de « l’injustice ».
Le prix Nobel de la paix car le monde reste sourd
Nacima Ourahmoune souligne que « la tendance de la plupart des analystes à ne voir dans le Hirak qu’un énième soubresaut du "Printemps arabe" empêche de penser le caractère multiréférentiel et universel du combat algérien pour une citoyenneté réelle ».
«Les Algériens n’ont cessé de montrer un patriotisme ouvert sur le monde signalé par une grande acuité dans l’adaptation d’artefacts globaux pour porter des revendications locales », écrit-elle.
Le Hirak est une plate-forme de protestation inédite
La chercheuse algérienne évoque le Hirak comme « un mouvement de contestation presque liquide, une forme de marée humaine qui pourtant demeure compact ». Un soulèvement pacifique, inclusif, mixte, familial, civique aux dehors d’ambiance joyeuse et solidaire. De quoi désarmer le plus farouche des régimes tyranniques.
Une plate-forme agile, contagieuse, solidaire et ouverte
Le Hirak peint la réussite d’une très large alchimie émanant d’un peuple qui porte la marque de la résistance. Un mouvement qui englobe une jeunesse de toutes classes sociales. Aucune constat de fissure n’a été observé entre le peuple face au pouvoir dont l’instrument est la division.
Le prix Nobel de la Paix car la sécurité du peuple pacifique est plus que jamais engagée
Amnesty International a fait un bilan objectif des multiples souffrances infligées au peuple, faisant le constat des nombreuses arrestations arbitraires. Allant des détenus d’opinions aux journalistes arrêtés pour avoir exercé leur métier, en passant par les porteurs de drapeau amazigh.
La société civile entre en action contre l’épidémie
Le mouvement citoyen est bien plus qu’une simple marche. En effet, une organisation à l’horizontale s’est formée, et ce, encore une fois, de manière spontanée. Main dans la main pour venir à bout du Coronavirus. En moins d’une semaine, les jeunes "Hirakistes" battent le pavé, stérilisateurs en main. Au pied levé, le Hirak met à disposition ses ressources.
Le prix Nobel de la paix pour un combat incarné, par-delà les bonnes intentions
Les actes de violence manifestés par le régime en place n’ont cessé d’affluer. Cela dit, les "Hirakistes" n’ont à aucun moment riposté en tombant dans la brutalité. La « Révolution du Sourire » bien que violée et violentée depuis le départ, demeure toutefois intacte. Le peuple algérien fera un bon gardien du prix Nobel de la paix, selon Nacima Ourahmoune.