Normalisation Maroc-Israël : Un coup dur pour la diplomatie algérienne ?

Montage : Sabri Boukadoum sur fond des drapeaux Algérie et Maroc

La diplomatie algérienne est mal à l'aise. Elle vient de recevoir un coup dur après deux annonces successives faites par les Etats-Unis. Le président sortant Donald Trump a annoncé, jeudi 10 décembre, l'accord pour une normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Il annoncera le même jour que son pays reconnaît désormais la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental.

En effet, ces deux informations arrivées d'outre-Atlantique sont suffisantes pour que l'Algérie soit isolée sur le plan diplomatique. Le silence du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, 48 heures après les deux annonces, en dit long sur le malaise de la diplomatie algérienne.

En réalité, ce ne sont pas ces deux annonces qui mettent la diplomatie algérienne dans la gêne. Mais plutôt le fait que cela arrive à une période de crise au sein même du pouvoir algérien. Surtout que les deux annonces donnent un sérieux coup de discrédit à la monarchie marocaine qui donne l'image d'un régime qui a marchandé la cause palestinienne pour obtenir le soutien de Donald Trump dans le conflit sahraoui.

Défaut de légitimité populaire

De ce fait, c'est au niveau interne que cela ne passe pas pour les dirigeants algériens. C'est que ces annonces ont été faites aux Etats-Unis à un moment où le problème de légitimité dont souffre le pouvoir est sérieusement aggravé par la longue absence du chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier se trouve officiellement en convalescence en Allemagne, mais les interrogations commencent à se multiplier sur cette absence.

En fait, l'absence du chef de l'Etat reste inexpliquée dans la mesure où elle intervient dans une période lors de laquelle les dirigeants algériens, civils et militaires, affirment clairement que l'Algérie est menacée. Ces dirigeants qui appellent les Algériens à se mettre derrière leur Etat « pour faire face à la menace extérieure » sont ceux-là mêmes qui répriment les libertés et emprisonnent les militants et activistes pour leurs activités politiques.

L'isolement diplomatique de l'Algérie n'est pas encore définitif dans la mesure où le président élu, Joe Biden, pourrait remettre en cause la décision de Trump concernant la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Mais cet épisode renseigne bien sur la fragilité du système politique algérien quand la realpolitik reprend ses droits. Parce que quand il y a une menace extérieure, les dirigeants de tout pays comptent sur un seul soutien, celui de leur peuple. Aujourd'hui et dans l'état actuel de leurs relations politiques avec leur peuple, les dirigeants algériens peuvent-ils compter sur lui pour faire face à une éventuelle menace extérieure ?

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