L'ancien patron des services de renseignement, le général-major à la retraite Bachir Tartag, a battu en brèche les accusations d'« abus de fonction » et de « non-respect des consignes militaires ». Il affirme avoir agi sous les ordres de Saïd Bouteflika qui a « répercuté les instructions » de son frère Abdelaziz à cette époque. C'est ce qu'a rapporté, ce mardi 22 juin, le journal El Watan.
Ainsi, selon la même source, l’enquête sur l'affaire de l’ancien coordinateur des services de renseignement, le général-major à la retraite Bachir Tartag, tire à sa fin. Cette enquête, instruite depuis plus de cinq mois, sera renvoyée devant le tribunal militaire de Blida. Cette affaire concerne le général à la retraite Bachir Tartag ainsi que quatre autres accusés, un général ex-directeur de la sécurité de l’armée, deux colonels qui se sont succédé à la tête de l’antenne de la sécurité intérieure pour la capitale, et le commandant qui dirigeait le service de la police judiciaire au niveau de la même structure.
Dans cette enquête, le général Tartag est revenu sur l’affaire de Mme Maya, la prétendue fille de Abdelaziz Bouteflika. Il a affirmé devant le juge d'instruction que c'était Saïd Bouteflika qui prenait les décisions. « Après avoir demandé une enquête, il m’a instruit de gérer le dossier de manière discrète, parce qu’il s’agit d’une affaire qui concerne le Président. Lors des perquisitions, des sommes importantes en dinar et en devise ont été saisies. Elles ne devaient pas rester à la caserne. Elles ont été déposées à la Banque d’Algérie et les documents afférents à ces dépôts existent », a notamment déclaré le général Tartag. Et d'assurer que « tout le monde était au courant de cette affaire, y compris le ministre de la Justice Tayeb Louh ».
Par ailleurs, le général en détention à la prison militaire de Blida a également été interrogé sur l'affaire d'El Wafi Ould Abbès, le fils de l’ex-secrétaire général du FLN. Bachir Tartag affirme avoir agi sous « les instructions du président Bouteflika, qui était le président d’honneur du FLN, et qui (lui) ont été transmises par son frère et conseiller Saïd. Djamel Ould Abbès, dont les deux fils ont fait l’objet d’arrestation, était le secrétaire général du FLN ». « Je n’ai fait qu’exécuter les ordres », s'est-il défendu.