« Je ne veux pas mourir en exil » : Le cri d'une famille algérienne coincée en France

Illustration / montage : femme en pleur sur fond d'avion de Air Algérie

Un Algérien, âgé de 89 ans et en soins palliatifs, tente désespérément de trouver un vol retour vers l'Algérie pour ne pas « mourir en exil ». Dans un témoignage au site d'information Infos Algérie, sa famille lance un cri de détresse et interpelle Air Algérie dans l'espoir que la compagnie aérienne mette fin à son calvaire.

En effet, Fadila, fille d'Ammar, décrit la détresse de ses parents coincés en France. Ces derniers, âgés de 89 et 79 ans, ont dû reporter leur vol retour programmé avant la fermeture des frontières algérienne en mars 2020, et ce, à cause de l'hospitalisation de Ammar.

L'Algérien et son épouse ont, depuis, été inscrits sur des vols retour « hypothétiques », mais « ces réservations ont toujours été reportées, voire annulées ». Leur fille explique que son père est « malade et il ne lui reste probablement pas beaucoup de temps à vivre ». Ammar ayant été mis en soins palliatifs, la famille algérienne n'a plus aucune raison de rester en France, et veut rejoindre le pays dans les plus brefs délais. Pour le père, il s'agit désormais de « vivre les jours qui lui restent [avec] ses enfants, ses petits enfants et toute sa famille ». Cette situation le « déprime et le fragilise de jour en jour », d'après le témoignage de sa fille.

Rapatriement : Les autorités algériennes pointées du doigts

La famille dit ne pas comprendre comment les autorités algériennes ne peuvent pas autoriser et prioritiser « le rapatriement de personnes fragiles, malades ou en fin de vie ». En effet, jusqu'à présent, le territoire algérien reste difficilement accessible à la diaspora, avec quelques vols opérés par les compagnies aériennes étrangère et Air Algérie. Des vols pris d'assault et qui sont vite en « rupture ». Les autorisation de vol sont délivrés par l'État algérien, au compte goûte et sur un régime hebdomadaire.

Il est à noter que la situation sanitaire se dégrade en Algérie, avec un nombre de cas journalier en forte hausse depuis l'Aïd al-Fitr, et que l'État se garde d'ouvrir les frontières de peur d'une resurgence de l'épidémie de COVID-19. Les voyageurs sont d'ailleurs soumis à un confinement et à un test PCR, à leur frais.

La diaspora algérienne se retrouve alors complètement démunie face à une situation qui leur échappe, au point où certaines associations tirent la sonnette d'alarme. C'est le cas de l'ADDRA (Algériens des deux rives et leurs amis), qui attire l'attiontion sur la santé psychologique des ressortissants algériens à l'étranger. Pour sa part, Fadila espère que son appel permettra de débloquer la situation de sa famille et des familles algériennes dans le même cas.

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