Quelques semaines après le discours d'Emmanuel Macron, où il a demandé pardon aux harkis et a annoncé un projet de loi de « reconnaissance et de réparation » à leur égard, les choses se concrétisent. En effet, le parlement français entamera, jeudi 18 novembre, l'examen d'un projet de loi pour demander « pardon » aux Harkis.
Ainsi, cette loi est une traduction législative d'un discours d'Emmanuel Macron, prononcé le 20 septembre à l'Élysée, devant les représentants de cette communauté. Le projet de loi, qui sera examiné par les députés, a pour ambition de répondre aux revendications des harkis, qui ne cessent de dénoncer leurs mises à l’écart, ainsi que leurs sacrifices par l'État français. Le président de la République française a pour la première fois demandé « pardon » aux harkis dans un contexte de tension avec l’Algérie. En effet, cette loi risque de compliquer davantage les relations entre les deux pays, sachant que le sujet des harkis a de tout temps été brûlant.
Ce projet de loi, qui va du symbolique au concret, reconnaît les « services rendus en Algérie par les anciens membres des formations supplétives qui ont servi la France et qu'elle a délaissés lors du processus d'indépendance de ce pays ». Jusqu'à 200'000 harkis avaient été recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre d’Algérie. Le texte de loi reconnaît « les "conditions indignes de l'accueil" réservées aux 90'000 harkis et à leurs familles qui ont fui l'Algérie après l'indépendance ». « Près de la moitié d'entre eux ont été relégués dans des camps et des hameaux de forestage », révèle la ministre déléguée chargée de la Mémoire et des Anciens combattants Geneviève Darrieussecq. En conséquence, le projet de loi prévoit « réparation » de ce préjudice, avec à la clef une somme forfaitaire tenant compte de la durée du séjour dans ces structures.
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Il faut dire que ce texte de loi peut être considéré comme une nouvelle attaque contre l’Algérie. Les Algériens, qui ont subi les affres de la colonisation considèrent les harkis comme des renégats qui ont tourné le dos à leurs pays. Ces harkis sont aussi accusés d'avoir participé à une guerre avec des moyens disproportionnés. En Algérie les souvenirs de cette guerre atroce sont toujours vivants. L'Armée française, ainsi que ses supplétifs (harkis) sont responsables d'actes barbares et d'exactions. Les Algériens n'arrivent pas à comprendre pourquoi l'État français refuse toujours de reconnaître ses responsabilités et de faire acte de repentance.