Les autorités françaises semblent décidés à mettre fin à ce qu'elles qualifient de « montée du radicalisme islamiste ». Plusieurs mesures de fermeture de mosquées et de dissolution d'associations musulmanes jugées radicales ont été prises par les autorités administratives et judiciaires en guise de sanctions pour soupçon de radicalisme.

De nombreux lieux de culte musulmans dans le viseur des autorités françaises

Face à la montée de la radicalisation islamiste dans certaines mosquées et lieux de culte en France, le ministère de l'Intérieur a décidé de passer à l'acte, en procédant à la fermeture pure et simple de ces lieux. C’est le cas de la mosquée d’Allonnes dans la Sarthe et l’école coranique qu’elle héberge.

Selon une information publiée le mercredi 13 octobre par le journal français Le Point, la direction générale du Trésor a ordonné, depuis le 8 octobre dernier, le gel des avoirs de plusieurs organisations et personnes soupçonnées de radicalisation islamiste. Parmi celles-ci, deux associations liées à la mosquée d’Allonnes, près du Mans, dans la Sarthe.

La décision a été prise par le ministère de l'Intérieur après qu'une enquête administrative ait pointé des discours et pratiques religieuses qui relèveraient de « l'islam salafiste radical », selon une source proche du dossier citée par le magazine français. Les deux structures, ainsi que ceux qui les animent, voient tous leurs comptes et ressources économiques gelés pendant une durée d’au moins 6 mois.

Le Conseil des musulmans du Rhône dénonce la fermeture des comptes bancaires de plusieurs mosquées

Une mesure de fermeture de comptes bancaires qui a également touché plusieurs mosquées de la métropole de Lyon. C'est ce que révèle en effet un communiqué du Conseil des mosquées du Rhône (CMR) rendu public le 14 novembre. Un communiqué signé par le président du CMR, Kamel Kabtane, et dans lequel ce dernier qualifie la mesure d'« abusive et injuste ».

« Depuis quelques années, plusieurs mosquées du département du Rhône – dont certaines sont en pleine construction ou extension – ont subi la fermeture de leurs comptes bancaires », indique le communiqué du CMR, qui exprime sa « profonde inquiétude » face à ces pratiques qu’il « déplore » et qu’il juge « abusives et injustes », et ce, d'autant plus « qu'aucune infraction qui justifierait cette fermeture de comptes n’a été relevé ».

Le CMR tient à « alerter l'État contre ces abus qui mettent à mal les mosquées et les empêche de mener leurs actions et leurs projets, dans la sérénité, le respect absolu des lois et dans un souci de transparence ». Dans son communiqué, le CMR demande aux pouvoirs publics de « prendre toutes les dispositions nécessaires pour interdire ces fermetures injustifiées et rétablir le droit inaliénable de disposer d’un compte en banque pour tout citoyens français ».