C'est connu et reconnu. Le tourisme constitue l'un des principaux pourvoyeurs de devises au Maroc et fait vivre des millions de familles. Toutefois, depuis l'apparition de la pandémie de Covid-19, le secteur touristique au Maroc est à l'agonie.
La crise sanitaire a causé d'énormes pertes aux professionnels du tourisme au Maroc. Ces derniers, qui ont vécu plusieurs mois dans le désarroi à la suite de la fermeture des frontières en mars 2020, ont quelque peu respiré après la reprise partielle des activités du transport aérien, décidée par les autorités marocaines au milieu de l'année 2021. Une reprise qui a permis aux voyagistes marocains d’accueillir à nouveau des touristes étrangers et de faire ainsi tourner la machine du tourisme dans le pays.
D’ailleurs, la saison estivale 2021 a été marquée par une reprise de l’activité touristique dans le Royaume chérifien. Du 15 juin au 31 août 2021, les aéroports du Maroc ont enregistré un volume de trafic commercial international de 3,5 millions passagers, selon un bilan de l’Office national des aéroports au Maroc. Ce volume représente un taux de récupération de 65 % par rapport à la même période de l’année 2019.
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Les professionnels du tourisme au Maroc tirent la sonnette d'alarme
Toutefois, la dernière décision des autorités marocaines de fermer à nouveau les frontières terrestres et maritimes n'a pas été sans réjouir les professionnels du tourisme au Maroc. Sur décision du gouvernement marocain, tous les vols de passagers au départ et à destination du Maroc sont suspendus depuis le 29 novembre 2021 et au moins jusqu’au 31 janvier 2022 en raison de la flambée du variant Omicron.
Un état de fait qui a suscité la colère des professionnels du tourisme au Maroc, déjà très touchés par les nombreux mois de fermetures durant l'année 2020 et qui se retrouvent à nouveau privés de leur principal atout. L’interdiction de la célébration des fêtes de fin d'année 2021 a aussi eu un impact sur les revenus des professionnels du tourisme au Maroc. Les pertes subies par le secteur touristique durant les fêtes de fin d'année ont été estimées à 1 milliard de dirhams (près de 100 millions d'euros), selon les chiffres avancés par les professionnels du secteur aux médias marocains.
Contraints de subir encore la fermeture des frontières au moins jusqu'au 31 janvier 2022, les professionnels du tourisme, notamment les propriétaires des agences de voyages, ont décidé de monter au créneau en organisant le mardi 4 janvier une action de protestation pour réclamer des autorités de leur pays la prise en charge de leurs doléances et appeler surtout à la réouverture des frontières.
Fermeture des frontières : un coup fatal au secteur du tourisme au Maroc
Ils étaient en effet près de 500 professionnels activant dans le secteur du tourisme à observer un rassemblement le 4 janvier devant le ministère marocain du Tourisme à Rabat. Les protestataires, brandissant des pancartes, ont réclamé aux responsables des mesures de soutien face à l’effondrement du secteur depuis le début de la pandémie de Covid-19. « Le tourisme est en danger […] le secteur agonise », ont scandé les manifestants venus de toutes les régions du Maroc.
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« La dernière fermeture des frontières est un coup fatal. D’autres pays concurrents en ont profité, comme la Turquie, l’Égypte ou les Émirats », confie à l'AFP Raja Ould Hamada, propriétaire d’une agence de voyages à Marrakech. « Nous n’avons reçu aucun soutien, ni matériel ni moral. Nous demandons aux responsables du ministère de nous écouter et d’entendre nos difficultés », ajoute-t-elle, s'inquiétant de « la déstabilisation et de la perte de crédibilité du secteur auprès des compagnies aériennes internationales et des investisseurs étrangers ».