Le dinar algérien continue sa chute sur le marché officiel et il est de plus en plus faible devant les devises étrangères. Ce 23 février, le dinar a d'ailleurs battu un nouveau record à la baisse devant le dollar américain.
Le dinar algérien continue sa dépréciation face au dollar
Le dollar US est coté à 140,73 à l'achat et à 140,74 à la vente, franchissant ainsi la barre symbolique des 140 dinars. Ce nouveau record pulvérise celui du 29 janvier, quand le dollar a franchi les 140 dinars. Les autres devises maintiennent leurs valeurs très élevées. Quant à l'euro, il est relativement reparti à la hausse ; s'échangeant à 158,98 dinars à l'achat et à 159,01 dinars à la vente.
Ce record du dollar américain est notamment dû à la hausse de cette devise sur les marchés mondiaux, ainsi qu'à la faiblesse de la monnaie nationale, qui connait une dépréciation sans précédent. Il faut rappeler également que cette dépréciation répond à la volonté du gouvernement algérien. En effet, selon les prévisions du gouvernement dans la Loi de finances 2022 adoptée par l'APN, le recul de la monnaie nationale algérienne va continuer jusqu'en 2024.
Économie L'euro frôle son record de septembre sur le marché noir des devises
Ainsi, selon cette la Loi de finances 2022, le taux de change du dinar sera de 149,3 dinars pour 1 dollar USD en 2022, de 156,8 DZD pour 1 USD en 2023 et de 164,6 DZD pour 1 USD en 2024. Ces dépréciations, qui sont l'un des leviers du gouvernement pour faire face au déficit budgétaire, vont avoir un impact négatif sur le taux de change du dinar sur le marché noir. Il faut dire également que cette dépréciation va encore impacter le pouvoir d'achat des Algériens. Les produits importés vont connaitre une hausse des prix dans une conjoncture difficile pour les foyers.
Les entreprises algériennes pénalisées
Le recul du dinar algérien face aux principales devises, qui s’accélère en 2022, est un coup dur pour les entreprises algériennes. Cette baisse conséquente de la valeur du dinar dans un contexte de hausse généralisée des prix des produits de consommation, et de renchérissement des prix des produits importés va durement impacter ces entreprises. Concrètement, selon l’Office national des statistiques (ONS), les prix à l’importation ont enregistré une augmentation de 19,1 % durant les 9 mois de 2021 comparativement à la même période en 2020. « Les augmentations de prix à l’importation ont concerné toutes les catégories de produits », a affirmé l'ONS.
Les chiffres de l'office national des statistiques indiquent que la hausse la plus remarquable a concerné les huiles, graisses et cires d’origine animale ou végétale avec + 67,2 %, les combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes avec + 59,4 %, les produits chimiques et produits connexes (+ 24,6 %) et les produits alimentaires et animaux vivants avec + 21,8 %. Les articles manufacturés (+ 20,8 %), les matières brutes non comestibles, sauf carburants (+ 16,8 %), les articles manufacturés divers (+ 11,7 %), les machines et matériels de transport (+ 8,6 %), et les boissons et tabacs avec (2,2 %) ont connu également des hausses, selon l’ONS.