En Algérie, l'inflation s'installe dans la durée et atteint un taux de 14 %

L'inflation mondiale a connu une hausse conséquente depuis le début de l'année, en partie en raison de la guerre en Ukraine. La montée des prix est à son apogée. L'Algérie est durement impactée par cette tendance inflationniste et les prix des produits alimentaires ont explosé. Le taux d'inflation, qui a enregistré un record en octobre 2021 avec 9,2 %, a encore augmenté. Il se situe désormais entre 13 et 14 %, selon un expert en économie.

En effet, selon l'économiste Mahfoud Kaoubi, « le taux de 9,2 % annoncé par le gouverneur de la Banque d'Algérie ne peut être que dépassé ». Dans son entretien avec le journal El Watan, cet expert explique que « considérant la forte augmentation des prix des produits et des services sur les marchés mondiaux, plus particulièrement après le déclenchement de la crise russo-ukrainienne, ce taux devrait se situer entre 13 et 14 %. Nous sommes actuellement à un taux d’inflation à deux chiffres ».

Ce taux d'inflation se ressent au quotidien. Les Algériens constatent une flambée des prix sur les marchés, notamment en ce mois de ramadan. Certains produits deviennent même un luxe, alors qu'ils sont des produits de première nécessité. Les fruits, les légumes et les viandes sont hors de portée des petites et moyennes bourses. Cette situation est expliquée par la vulnérabilité de l'économie algérienne et par sa forte dépendance en matière d’approvisionnement en produits finis et en intrants des marchés mondiaux, qui connaissent de fortes fluctuations avec une tendance à la hausse.

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L'inflation s'installe dans la durée en Algérie

Mahfoud Kaoubi explique que « la rigidité de l’appareil de production national (tous secteurs confondus) et les retards enregistrés dans la mise en œuvre des réformes structurelles rendent les choses encore plus complexes ». Il considère qu'un « réajustement de la politique monétaire est plus qu’indispensable. Ce réajustement est indispensable, mais pas suffisant, dans la mesure où sans l’accélération du processus de transformation de l’économie réelle et de son enivrement commercial et financier, le phénomène inflationniste pourrait prendre une envolée aux conséquences fâcheuses sur l’économie algérienne. Plus les réformes seront retardées, plus les conditions de leur mise en œuvre (sur le plan économique et social) seront contraignantes ».

Cette inflation, qui érode le pouvoir d'achat des Algériens, continue sa hausse malgré les mesures prises par les pouvoirs publics d’atténuer les effets de la crise sur les couches à moyens et à faibles revenus. Elle s'installe « dans la durée » et « serait surtout préjudiciable pour l’investissement, notamment dans cette conjoncture particulière (post-covid) », selon l'économiste.


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