La diaspora algérienne souffre beaucoup du monopole exercé sur le marché du transport international par les compagnies nationales Air Algérie et Algérie Ferries. Un monopole qui a favorisé des prix des billets toujours élevés et des prestations de service de qualité réduite, que ce soit à bord des avions ou des navires qui font la navette entre l'Algérie et les pays de la rive nord de la Méditerranée.
Avec la pandémie du coronavirus et la fermeture des frontières algériennes, la souffrance des Algériens de la diaspora s'est accentuée, particulièrement après la réouverture partielle des frontières qui a permis aux compagnies aériennes, notamment Air Algérie, d'afficher des prix exorbitants. Avec des vols à 1200 ou à 1500 euros pour des vols de 2 heures, il y a de quoi désespérer de rentrer en Algérie et s'insurger contre les compagnies aériennes.
En fait, il y a de quoi aussi espérer des solutions qui vont au-delà des conjonctures. C'est dans ces circonstances, dramatiques pour beaucoup d'Algériens, qu'est apparue l'idée d'ouvrir l'espace aérien aux investisseurs privés. En fait, les autorités ont carrément décidé d'ouvrir le marché du transport international à l'investissement privé, y compris le transport maritime.
15 projets pour l'aérien et 11 autres pour le maritime
C'est ainsi que plusieurs projets de création de compagnies aériennes et maritimes ont été déposés au ministère algérien des Transports. En tout, le département de Abdellah Moundji a donné son accord de principe à 15 investisseurs pour des compagnies aériennes et 11 autres à ceux intéressés par le transport maritime. Donc, des projets de création de compagnies maritimes.
C'est l'ancien ministre des Transports Aïssa Bekkaï, qui avait donné ces accords de principe durant l'été 2021. Et depuis, où en sont les projets en question ? Où en est l'ouverture à l'investissement privé du marché du transport international ?
Il faut dire que seuls les promoteurs du projet de la compagnie aérienne FlyWestaf ont communiqué sur le processus de création. Aussi, une nouvelle compagnie maritime, L'Aurès, a fait son apparition récemment sur Internet, par le biais d'un site en cours de construction. Tous les autres promoteurs ont adopté la position de « motus et bouche cousue ».
En effet, le plus communicatif, c'est le promoteur de FlyWestaf, Chakib Ziani-Cherif, qui donne des informations à chaque étape. C'est ainsi que l'on sait qu'en janvier, la compagnie a été enregistrée au registre de commerce. Avant cela, Chakib Ziani-Cherif s'est même attaqué à des compagnies low cost desservant l'Algérie. C'était en novembre 2021 et le cofondateur de la compagnie s'était attaqué dans deux tweets à ASL Airlines et Transavia qui pratiquaient des tarifs prohibitifs.
FlyWestaf et L'Aurès sur les starting blocks
Aussi, il y a un mois, c'est le député de l'Émigration Abdelouahab Yagoubi qui a annoncé l'arrivée en avril d'une équipe du constructeur aéronautique américain Boeing en Algérie. « En dépit des obstacles "habituels", une équipe d'experts de la société américaine Boeing arrivera en Algérie, dans les prochains jours, pour les dernières validations des procédures de livraison des appareils qui seront opérationnels très prochainement », avait fait savoir le parlementaire.
C'est dire que les promoteurs de cette nouvelle compagnie aérienne privée espèrent lancer leurs premiers vols dès l'été 2022. C'est pratiquement les mêmes espoirs que nourrissent les promoteurs de la compagnie maritime L'Aurès qui envisagent de lancer ses premières traversées en été. La nouvelle compagnie maritime compte opérer du port d'Oran vers l'Espagne et la France, tout comme Algérie Ferries. Mais, elle ne compte pas desservir Marseille, mais Sète, un port situé non loin de Montpellier.