Le bilan des migrants morts à Melilla s'alourdit : Un parti espagnol accuse le Maroc de chantage

Drame migratoire à Melilla (frontière entre l'Espagne et le Maroc)

Le dossier de l'immigration clandestine reste toujours une source de discorde entre les pays européens et ceux de l'Afrique du Nord. Il a été utilisé par les Marocains comme moyen de chantage pendant la crise des migrants en mai 2021, selon plusieurs organisations et partis politiques. Ce chantage continue malgré ou surtout après la signature des accords avec l'Espagne ; c'est ce qu'a affirmé le parti espagnol Podemos.

En effet, selon ce parti qui a exigé une enquête « immédiate et indépendante » de l’Union européenne pour situer les responsabilités dans le drame des migrants qui ont péri en tentant de franchir la frontière espagnole de Melilla. Podemos accuse donc le Maroc d’être responsable de cette tragédie. Il estime que ce drame est la suite logique des accords migratoires avec des gouvernements qui « violent systématiquement les droits de l’Homme ». Il fait allusion aux accords conclus entre Rabat et Madrid.

Cette formation politique espagnole déclare : « Nous le défendons depuis le début : le respect du droit international est doit être non négociable». Elle affirme que cette « tuerie » à la suite de l’assaut de Melilla n’est pas un hasard, d’autant que cet incident se produit à quelques jours du sommet de l’OTAN qui doit se tenir en Espagne. Un sommet dont les discussions sur la gestion de la frontière sud et l’augmentation des dépenses militaires sont au menu.

Le parti espagnol d’extrême gauche indique que « l’utilisation des droits de l’Homme et des personnes ne peut être autorisée ni comme monnaie d’échange ni comme mesure de pression et de coercition ». Son porte-parole, Pablo Echenique, estime que l’Espagne devait repenser « une politique d’externalisation des frontières et de chantage du Maroc qui génère tant de violence et de souffrance ».

Ces déclarations sont une réponse claire au président du gouvernement Pedro Sanchez, qui a félicité les services de sécurité marocains et qui a accusé les mafias « de trafic d'humains » d’être derrière cet assaut sur Melilla. Pablo Echenique a donc demandé au gouvernement de « faire preuve de transparence ». Selon lui, « raconter ce qui s’est passé est essentiel » pour la crédibilité de ce gouvernement. Par ailleurs, le bilan de cette tragédie, qui était de 23 morts, est passé à au moins 37 morts selon la presse locale.

Il faut aussi souligner qu'une autre question a soulevé l'indignation. Il s'agit de l’enterrement des migrants subsahariens – qui ont perdu la vie durant l’assaut – au cimetière de Sidi Salem, à la périphérie de Nador. Dans un communiqué conjoint, 10 organisations humanitaires marocaines et espagnoles ont demandé aux autorités marocaines d’identifier et de restituer les corps des victimes à leurs familles, en collaboration avec l’association des migrants. Pour le moment, les autorités marocaines n’ont diffusé aucune information sur la nationalité de ces migrants ni sur le processus de leur inhumation.

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