Le directeur général du quotidien Ech Chaâb, Mustapha Hamici, a été limogé jeudi dernier pour « faute grave » comme l'a indiqué un communiqué du ministre algérien de la Communication. Cette erreur « grave », qui n'est pas expliqué par le ministère algérien, aurait une relation avec le Maroc.
Le ministère algérien de la Communication a annoncé, le jeudi 30 juin, « la fin de fonctions du directeur général du journal El Chaâb, Mustapha Hamici ». Dans un communiqué diffusé par l'agence de presse nationale APS, le département de Mohamed Bouslimani a évoqué une « faute grave » pour justifier ce licenciement. La même source annonce que « Mustapha Hamici sera remplacé par Djamel Laâlami », qui était le directeur général de l'autre quotidien national ; « El Massa ».
Si le ministère algérien de la Communication n'a pas expliqué, dans son communiqué, la nature de l'erreur « grave » commise par le DG du journal Ech Chaâb, plusieurs sources ont confirmé que le licenciement intervient à la suite de la publication à la Une du journal d'une photo de l'équipe du Maroc de football (U18) prenant part aux Jeux méditerranéens d'Oran à la place de la photo de le sélection algérienne.
En effet, dans son édition du jeudi 30 juin (numéro 18900), le quotidien Ech Chaâb a mis à sa première page une photo de trois joueurs de la sélection marocaine de football de la catégorie U18 pour illustrer un article qui traite la rencontre Algérie-France programmée le jour même au stade Ahmed Zabana d'Oran pour le compte de la 3e journée du tournoi de football des Jeux méditerranéens 2022. « Algérie-France, aujourd'hui : Les Verts face aux Coqs… Une finale avant la lettre », écrit Ech Chaâb en manchette avec une photo de la sélection marocaine à la place de celle de l'Algérie.
Cette « bourde » du journal Ech Chaâb n'est pas été sans conséquence. Aux yeux des autorités algériennes, cette « erreur » n'a pas lieu d'être, d'où leur décision radicale. La décision des autorités algériennes a suscité une large polémique sur les réseaux sociaux entre ceux qui ont applaudit le limogeage du DG d'Ech Chaâb et ceux qui l'ont désapprouvé.
Pour de nombreux professionnels des médias et autres internautes, ce genre d'erreurs à la Une d'un journal sont légions. « Il arrive qu'un journal se trompe sur une photo d'illustration d'un sujet et il suffit juste de faire un erratum dans l'édition suivante pour que les choses rentrent dans l'ordre, car il s'agit d'une erreur et non d'une diffamation ou atteinte à la déontologie du métier », écrit un journaliste.
D'autres internautes sont allés jusqu'à accuser des « cercles hostiles à l'Algérie » d'être derrière cette affaire du journal Ech Châab. « Comment se fait-il qu'un journal géré comme une caserne avec des dizaines des responsables puisse commettre une telle erreur ? » écrit un internaute. « Ce n'est pas innocent, surtout que cela concerne le Maroc, un pays qui est devenu de plus en plus hostile à tout ce qui touche à l'Algérie », ajoute-t-il.
