En Kabylie, un parc aquatique privé n'autorise que les maillots de bain et interdit l'habit religieux

Parc aquatique Octopus Tamda, Tizi-Ouzou

Octopus, un parc aquatique privé situé à Tamda, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, a ouvert ses portes au public le 1er juin dernier. Actuellement le plus grand parc aquatique en Algérie et principalement destiné aux familles, il fait toutefois l'objet d'une polémique moins d'un mois après sa mise en service. Et pour cause ! Le règlement intérieur de ce parc qui n'autorise que les maillots de bain et interdit strictement l'habit religieux.

Le plus grand parc aquatique en Algérie a été inauguré en grande pompe le 1er juin 2022 dans la localité de Tamda en Kabylie à une vingtaine de kilomètres à l'est de la ville de Tizi-Ouzou. « Octopus parc aquatique », réalisé par un investisseur privé, se voulait la destination préférée des familles de la Kabylie et d'un peu partout en Algérie, surtout en cette période estivale. Doté de toutes les commodités, « Octopus parc aquatique » constitue en effet un lieu de farniente en cette période des grandes vacances.

Pouvant accueillir jusqu'à 5000 personnes par jour, ce parc est un espace de détente et de loisirs pour les familles. Il propose une multitude de jeux d'eau et d'attractions, et renferme des stands, des toboggans et des piscines pour enfants et pour adultes. Des espaces qui sont très demandés par les familles, surtout que ce genre d'infrastructures fait défaut dans la région de Kabylie.

Le parc aquatique Octopus interdit la baignade avec des tenues religieuses

L'inauguration de ce parc aquatique a été accueillie avec joie par de nombreuses familles. Des commentateurs sur les réseaux sociaux ont salué la réalisation de cette infrastructure dans une région où les lieux de loisirs se font rares. Toutefois, si certains internautes ont affiché leur désapprobation quant aux prix pratiqués par les gestionnaires de ce parc – jugés « exorbitants » ; 2000 dinars par adulte et 1000 dinars pour les enfants – d'autres se sont montrés hostiles vis-à-vis du règlement intérieur régissant cette infrastructure.

Comme le veut la loi, toute infrastructure accueillant le public est soumise à un règlement intérieur. C'est le cas de ce parc aquatique de Tamda, qui a récemment mis à jour son règlement intérieur pour répondre à une situation de crise au niveau de ses piscines. « En pénétrant dans l'enceinte du parc aquatique, toute personne se soumet aux dispositions du présent règlement intérieur », écrit la société gestionnaire du parc « Octopus » sur sa page Facebook. Et c'est le chapitre relatif à la tenue vestimentaire du règlement intérieur qui a suscité une polémique.

Dans l'article réservé à la tenue vestimentaire, il est mentionné qu'« une tenue de bain correcte est exigée au sein du parc » et que « les tenues vestimentaires à caractère religieux sont interdites dans le parc ». La direction du parc « Octopus » a mentionné dans son règlement intérieur que « les turbans, burqa, niqab, hidaj et tchador sont interdits au sein du parc » et « les maillots de bain type : tankini et robe de bain avec jupe sont interdits ».

La décision du parc aquatique de Tamda suscite la polémique

Le règlement intérieur du parc aquatique précise que « seuls les maillots une pièce ou deux pièces sont autorisés » dans les piscines. Lors de la baignade, « les shorts, les sous-vêtements en coton, le burkini, les maillots de bain string et les tenues topless sont interdits », lit-on encore dans le règlement intérieur. Des règles qui régissent en somme les piscines pour des raisons d'hygiène, de bienséance de sécurité des baigneurs.

Mais ce volet vestimentaire du règlement intérieur du parc aquatique de Tamda n'a pas été sans susciter de nombreux commentaires. Et les avis divergent ; entre ceux qui approuvent et ceux qui sont hostiles à ce règlement. « Ce genre d'endroit permet aux familles de se détendre, malgré les insuffisances, ça mérite des encouragements », écrit un internaute. « Très content de voir ce genre de règlement mis en place. Cette société a besoin d'un grain de civilisation », ajoute un autre.

« Tu es libre d'aller te baigner en mer », écrit un autre internaute, avant d'expliquer : « Leur parc aquatique est privé et leurs décisions sont justifiées. Il n'est pas possible de laisser les gens se baigner avec leurs vêtements de tous les jours dans une piscine. Les filtres devraient être changés tout le temps, et malgré cela, l'eau serait dégueulasse ». En effet, il est important de noter que ce revirement dans le règlement intérieur du parc fait suite à plusieurs jours de fermeture des piscines pour maintenance – une maintenance rendue nécessaire à cause de la pollution de l'eau, causée principalement par les résidus de tissus.

« Tout est interdit dans ce parc. Ce n'est pas possible. On dirait qu'on a affaire à une piscine en France1. Comment voulez-vous attirer des familles lorsque vous interdisez à une femme le port d'une tenue qui cache son corps ? » s'interroge un autre internaute, qui fait en effet un parallèle avec la grande polémique du burkini qui secoue les piscines de France à l'approche de chaque saison estivale. « La majorité des femmes dans notre société se baignent en short, y compris moi d'ailleurs. Donc vous interdisez l'accès à la majeure partie des femmes de notre région, car très peu se mettront en bikini », lance une internaute.


  1. Revoilà la polémique sur le port du burkini en France 

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