L'ambassadeur d'Algérie à Lisbonne, au Portugal, a saisi l'occasion d'un entretien avec l'agence de presse portugaise, Lusa, pour évoquer le drame des migrants subsahariens survenu il y a près de trois semaines près de l'enclave espagnole de Melilla. L'ambassadeur Abdelmadjid Naamoun en a également profité pour répondre aux accusations marocaines contre l'Algérie. 

L'on se rappelle que les autorités marocaines n'ont pas hésité à accuser l'Algérie d'avoir laissé des centaines de migrants, armés et dangereux, traverser sa frontière vers le Maroc. Selon les accusations marocaines, ce sont les mêmes migrants qui ont lancé l'assaut contre la clôture séparant le Maroc de l'enclave espagnole de Melilla. Un assaut qui s'est terminé dans un bain de sang, avec 23 migrants tués (beaucoup plus selon des ONG).

Pour l'ambassadeur algérien au Portugal, la frontière algérienne est « hautement sécurisée grâce à la mise en place de dispositifs renforcés et efficaces qui permettent de contrôler les flux migratoires et déjouent régulièrement les tentatives d'introduction de quantités importantes de cannabis depuis la frontière ouest ». Il n'a pas manqué de mettre en exergue les efforts de l'Algérie pour lutter contre l'immigration clandestine, notamment après le démantèlement de plusieurs réseaux de trafic d'êtres humains.

Les migrants à Melilla violemment réprimés par les forces de l'ordre

Abdelmadjid Naamoun n'a pas hésité à évoquer, dans son entretien avec l'agence Lusa, la tragédie qui a coûté la vie à des dizaines de migrants subsahariens à la frontière maroco-espagnole. « Ces migrants ont été violemment réprimés par les forces de l'ordre présentes sur place. En réaction, plusieurs organisations internationales (ONU, UA...) et ONG ont exprimé leur indignation, dénonçant l'usage disproportionné de la force par la police marocaine et demandant une enquête dans cette tragédie migratoire », a rappelé le diplomate algérien.

L'ambassadeur d'Algérie au Portugal a rappelé, dans le même contexte, l'action de l'Algérie, notamment à travers son envoyé spécial chargé du Maghreb et du Sahara occidental, Amar Belani. Ce dernier a, rappelle-t-il, lancé un appel aux « instances internationales, plus précisément au Haut commissariat des Nations unies, pour les réfugiés, afin de mener des enquêtes indépendantes et transparentes pour déterminer les responsabilités et apporter des éclaircissements sur ces événements tragiques ».