Le scandale d'espionnage avec le logiciel israélien Pegasus continue de défrayer la chronique. À l'origine de crises diplomatiques entre certains pays, l'utilisation de ce logiciel israélien a notamment été attribuée au Maroc par plusieurs médias et ONG, dont Amnesty International. Cette dernière a affirmé, le 18 juillet, qu'un an après « les révélations concernant le Projet Pegasus, l’absence de moratoire mondial sur la vente de logiciels espions permet au secteur de la surveillance de poursuivre ses activités de façon incontrôlée ».
L'ONG de défense des droits de l'Homme revient à la charge et accuse notamment le Maroc sans le citer de continuer à utiliser ce logiciel d'espionnage. En rappelant le scandale de 2021, Amnsety International regrette que rien n'ait été fait pour arrêter l'utilisation du logiciel.
D'une manière générale, l'ONG indique que « le Projet Pegasus a révélé que des gouvernements du monde entier utilisaient le logiciel espion invasif de NSO Group pour placer sous surveillance de façon illégale, à travers le monde, des militants des droits humains, des dirigeants politiques, des journalistes et des avocats. À la suite des nombreux appels qui ont été lancés pour que le secteur de la surveillance soit réglementé, quelques initiatives ont été prises allant dans la bonne direction, mais les gouvernements n’ont pas pris de mesures suffisantes ».
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La directrice adjointe d’Amnesty Tech alerte donc l'opinion publique et assure qu'« une année après les révélations concernant le Projet Pegasus qui ont ébranlé le monde, il est très inquiétant de constater que les entreprises de surveillance continuent de tirer profit des violations des droits humains à l’échelle mondiale ».
Le Maroc toujours mis à l'index
Plus précisément, l'ONG explique que « le Projet Pegasus est un projet collaboratif mené par des journalistes travaillant pour 17 médias dans 10 pays, coordonné par Forbidden Stories. Grâce à des examens techniques et des méthodes de recherche de pointe, le Security Lab d’Amnesty a confirmé les éléments de preuve indiquant que des dizaines de téléphones de par le monde avaient été ciblés et infectés ». Amensty International affirme qu'« au cours de l’année écoulée, le Security Lab a découvert de nouveaux cas de personnes ciblées au moyen de Pegasus au Maroc, au Sahara occidental et en Pologne. De plus, le Security Lab a confirmé de façon indépendante de nombreux cas supplémentaires où Pegasus continuait d’être utilisé pour cibler de façon illégale des personnes, notamment au Salvador, en Israël et dans des territoires palestiniens occupés, en Pologne et en Espagne ».
En conclusion, Amnesty International préconise de geler l'utilisation de ce logiciel. « Nous continuons de demander un moratoire mondial sur la vente, le transfert et l’utilisation des logiciels espions, qui devra être maintenu jusqu’à ce que des garanties réglementaires relatives aux droits humains soient mises en place concernant leur utilisation », écrit l'organisation, en ajoutant que « les États sont tenus, au titre du droit international relatif aux droits humains, de respecter les droits humains et aussi de les protéger contre des atteintes commises par des tiers, y compris par des entreprises privées ».