Le  ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin suscite la polémique. Il est critiqué en effet pour son insistance à expulser un étranger accusé puis innocenté pourtant dans l'affaire de l'agression de trois policiers. Une agression qui a eu lieu mercredi 20 juillet à Lyon. 

Dans la soirée de mercredi, trois policiers ont été agressés à Lyon alors qu'ils tentaient d'interpeller un individu soupçonné de vol. Les trois agents de l'ordre, dont une femme, ont été pris à partie par une foule en furie qui les a empêchés d'accomplir leur mission en s'attaquant à eux par divers projectiles. Les policiers ont été blessés, indique-t-on.

Aussitôt, une enquête a été enclenchée pour déterminer les circonstances exactes de cette attaque et arrêter les assaillants. Dans le cadre des investigations, une personne a été arrêtée, samedi 23 juillet, et mise en garde à vue. Cet individu est un étranger, s'est-il avéré mais rien n'a filtré toutefois sur sa nationalité.

Le ressortissant étranger arrêté pour agression sur des policiers

C'est le ministre de l'Intérieur français Gérald Darmanin qui a annoncé l'information dimanche via son compte Twitter. « Suite à l’inacceptable attaque contre les policiers de Lyon, des opérations de police ont lieu. Un des délinquants est étranger, il a été interpellé. Sur mon instruction, il a été placé en rétention et sera expulsé », a-t-il affirmé.

Cependant, le mis en cause a été innocenté par la justice et a été aussitôt libéré. « La personne placée en garde à vue hier (samedi) dans le cadre de l’enquête ouverte à Lyon du chef de violences à l’encontre de policiers place Gabriel-Peri le 20 juillet au soir, a été libérée ce jour », a indiqué dimanche 24 juillet le parquet citée par la presse française. « Il s’avère en effet qu’elle a été totalement mise hors de cause dans le cadre des investigations menées. L’enquête se poursuit activement pour identifier, localiser et interpeller les auteurs des faits », précise encore la même source.

"Cet individu n’a rien à faire dans notre pays", insiste Gérald Darmanin

Malgré cela, le ministre de l'Intérieur insiste sur l'expulsion de cet étranger qui vit en France illégalement. « En lien avec les événements ou non, connu pour de nombreuses mises en cause : vol, violences, menace de mort sur personne dépositaire de l’autorité publique, détention de drogues, violences en réunion... cet individu n’a rien à faire dans notre pays qui est généreux si on le respecte », a affirmé Gérald Darmanin dans un second tweet.

 

Si elle peut être applaudie par l'extrême droite, cette sortie n'a pas été du goût de certains partis et de personnalités politiques, à l'image du maire écologiste de Grenoble Eric Piolle. Cité par le journal L'Obs, l'édile grenoblois a tiré à boulets rouges sur  Gérald Darmanin qu'il accuse de « draguer ouvertement l’extrême-droite en reprenant ses mots et ses idées » et de « passer outre l’État de droit en prévoyant d’expulser un ’’délinquant étranger’’ sans attendre le résultat des investigations. Encore un symbole d’une dérive consternante et inquiétante », a asséné Eric Piolle. "Le Pen devrait prendre sa retraite, son programme est déjà en train de s'appliquer", a indiqué de son côté un syndicaliste sur Twitter.