Un tribunal parisien refuse d'ouvrir les centres pour déplacés ukrainiens aux autres migrants

Les centres d'accueil pour Ukrainiens en France ne seront pas ouverts aux autres migrants comme le veulent certaines Organisations non-gouvernementales. C'est le tribunal administratif de Paris qui en a décidé ainsi, affirme le site spécialisé Info Migrants dans un article consacré à la question suscitée par une requête des associations Utopia 56 et Médecins du Monde.

En effet, le tribunal administratif de Paris refuse d'ouvrir les centres pour déplacés ukrainiens aux autres migrants. Utopia 56 et Médecins du Monde ont appelé à "ouvrir les centres d’hébergement d’urgence dédiés aux déplacés ukrainiens à Paris à l’ensemble des personnes" dans le besoin. Pour les deux associations, il y a des différences de traitement nettes entre ces deux catégories de population.

En fait, les deux ONG françaises veulent "ouvrir les centres d’hébergement d’urgence dédiés aux déplacés ukrainiens à Paris à l’ensemble des personnes en situation de très grande précarité, quelle que soit leur nationalité ou pays d’origine". Le tribunal, dans son argumentaire, précise que les centres pour déplacés ukrainiens sont créés justement pour ne pas saturer les dispositifs de droit commun de l'hébergement d'urgence.

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Le tribunal administratif de Paris explique son rejet

"Les requérantes (…) n’apportent pas la preuve d’une carence manifeste des différentes autorités compétentes s’agissant des dispositifs de droit commun d’hébergement d’urgence destinés aux populations susceptibles d’en bénéficier", estime encore le tribunal administratif de la capitale française. En d'autres termes, Utopia 56 et Médecins du Monde n'ont pas prouvé que les dispositifs d'hébergement d'urgence habituels étaient saturés, pour demander l'appui de celui consacré aux Ukrainiens.

Pour le fondateur de l'association Utopia 56, Yann Manzi, "cette décision n'a rien d'étonnant mais on va se battre jusqu'au bout pour mettre en lumière la réalité de la non-prise en charge des gens". La requête des deux associations se basait sur un constat précis. Un constat qui dit que des places vacantes sont disponibles dans des centres d'hébergement dédiés aux réfugiés ukrainiens et des centaines de personnes, dont des enfants et des femmes enceintes, se retrouvent chaque soir contraintes de dormir à la rue, en Île de France.

"C'est du racisme. Il faut oser dire les mots", dit le fondateur d'Utopia 56

"Ces menteurs de l'État nous disent pendant des années qu'il n'y a pas de places et, en quelques mois, ils en trouvent 100 000 pour les Ukrainiens. Ce n'est pas qu'il n'y a pas de place, en fait, c'est une volonté politique et c’est du racisme. Il faut oser dire les mots. La montée de l'extrême-droite dans notre pays fait faire à nos gouvernements n’importe quoi", a asséné Yann Manzi dans les colonnes du site Info Migrants

Yann Manzi semble en colère et pour cause, plus de 50 % des 1179 demandes d'hébergement faites à Utopia 56 n'ont pas été satisfaites. Sa camarade, coordinatrice de Paris, Clara Agnello, dit pratiquement la même chose. "Tous les soirs, on rencontre des familles, des couples, des femmes seules, des enfants qui dorment à la rue. Ces personnes appellent le 115 toute la nuit et on ne leur propose pas de solution. C'est la réalité de beaucoup de gens", a indiqué la responsable de l'association.

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Il est à noter que les réfugiés ukrainiens sont principalement des femmes et des enfants ; les hommes ayant été contrains bon gré mal gré de rester en Ukraine après le décret de l'état d'urgence au début de l'invasion russe. Plusieurs réfugiées Ukrainiennes ont d'ailleurs été victimes de viol ou d'agression sexuelle en France.


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