Avant l'officialisation de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, au mois de décembre 2020, un travail de lobbying a été effectué pour conclure l'accord parrainé par les États-Unis. Les dessous de cet accord ont été révélés par Jared Kushner, ancien conseiller principal et gendre de l’ex-président américain Donald Trump, dans ses mémoires, Breaking History : A White House Memoir, publiés le 23 août aux États-Unis par les éditions Broadside Books.
Dans ces mémoires, Breaking History a fait des révélations sur la normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, ainsi que sur la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Le conseiller principal de Donald Trump a commencé par encenser le Maroc et son roi. Il décrit le Maroc comme un « pays stable qui garantira la sécurité de la région et préviendra le déploiement de groupes terroristes tels que Daesh ou Boko Haram ».
Concernant Mohammed VI, Jared Kushner le considère comme un « homme largement apprécié par son peuple ». Ce qui est normal pour un observateur extérieur qui est arrivé à ses fins et ceci dénote le paternalisme américain sur le peuple marocain, dont une grande partie aspire à un changement dans le royaume. Le conseiller de Donald Trump est revenu dans ses mémoires sur sa rencontre avec Mohammed VI en 2019, plus d'une année avant la signature des accords. Une rencontre qu'il qualifie de chaleureuse en ajoutant qu'il « ne s’attendait pas forcément » à un tel accueil. Il explique qu'il s'attendait à « une réponse froide à la suite du lobbying agressif exercé par […] Donald Trump pour remporter la candidature pour la Coupe du monde de football 2026 face à Rabat ».
Il faut dire que contrairement au tableau dressé par le conseiller de Donald Trump, les Marocains n'ont pas été enthousiastes à l'annonce de la normalisation des relations avec Israël. Il faut également rappeler que la question de la normalisation des relations entre Rabat et Tel-Aviv a été relancée en février 2020 à l'occasion d'une visite officielle au Maroc de l’ancien chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. Le Maroc s’était montré prêt à faire un geste en contrepartie d'un soutien américain à la question du Sahara occidental. En décembre, Washington reconnaît officiellement la marocanité du Sahara occidental, en contrepartie le Maroc a décidé de normaliser ses relations avec Israël.