France : Un projet d'accueil des réfugiés fait polémique dans une commune

Sans-papiers algériens

La création d'un centre pour l'accueil des refugiés étrangers crée la polémique dans une commune en France. Il s'agit de la paisible localité de Callac, en Bretagne, qui a vécu, samedi 17 septembre, au rythme de deux manifestations distinctes ; une pour soutenir le projet et l'autre pour le décrier. 

Le projet a été initié par l'association Horizon et porté par le fonds de dotation privé baptisé Merci. Il consiste à accompagner les refugiés pour faciliter leur intégration dans la société locale, en les incérant notamment dans des centres d'apprentissage et puis dans le monde de l'emploi.

La commune de Callac a été désignée pour abriter ce projet en raison du manque de main d'œuvre qui y sévit. "D'abord, il y a une vraie volonté politique avec le maire qui a construit sa campagne sur le thème de la revitalisation de Callac par l'accueil de l'autre. Ici, la population est vieillissante avec 60 % des habitants qui ont plus de 55 ans. Les enjeux démographiques sont importants. Et sur le plan économique, on a découvert qu'il y avait actuellement plus de 75 emplois non pourvus alors qu'on parle de 18 % de chômage sur ce territoire. En définitive, on veut démontrer que ce projet a un impact positif pour tous", a expliqué la directrice de Merci.

Un projet pour accompagner les refugiés

Le mairie a donné son aval en avril pour accueillir ce centre. Si au départ, le projet n'avait pas fait de bruit, ce n'est plus le cas ces derniers temps après que des partis politiques se sont mêlés. La polémique enflait au cours de ces dernières semaines entre les partisans et les opposants. Elle a éclaté samedi 17 septembre pour se transformer en manifestations.

Les deux clans sont, en effet, sortis dans la rue en organisant deux rassemblements qui se sont tenus pas loin l'un de l'autre. La ville a d'ailleurs vécu une journée sur fond de tension. La policé s'est fortement déployée dans la cité pour éviter tout débordement, comme à chaque fois qu'une manifestation est organisée en France. Finalement, les actions de rue se sont déroulées dans le calme.

Les partisans et les opposants au projet dans la rue

Les deux mouvements ont mobilisé environ 300 manifestants chacun, ont indiqué des sources médiatiques en France qui ont couvert l'événement. "Les conséquences de ce projet, s'il devait se réaliser, seraient dramatiques pour la commune. Ce que l'on constate dans des banlieues et des grandes villes serait exporté dans nos campagnes", a souligné un militant du mouvement Reconquête d'Eric  Zemmour qui fait partie des opposants à ce projet, entre autres mouvement de la droite et de l'extrême droite. "Nous on dit : 'attention, on joue avec de la dynamite. Vous allez créer un bazar pas possible dans ce village et c'est une folie de faire ça'", dit un autre opposant.

"Par tradition et par culture, le Breton est ouvert aux autres, s'ouvre sur le monde et s'ouvre aux autres et s'enrichit de la culture des autres. Le fait d'avoir accueilli de nombreux étrangers n'a jamais été un obstacle au développement de la culture bretonne", a indiqué cependant le sénateur communiste Gérard Lahellec lors de sa prise de parole dans l'autre manifestation. Ce dernier a estimé que "la haine et la colère exprimée par les opposants sont fortement instrumentalisées et peut-être suscitées par des enjeux nationaux".

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