L'Algérie et l'Espagne traversent une période de crise aigue qui a lourdement impacté les échanges commerciaux entre les deux pays. Cette crise diplomatique survient dans une conjoncture de crise énergétique en Europe. En effet, les pays européens veulent se chauffer cet hiver, mais la Russie, principal fournisseur de gaz du vieux continent, ne l'entend pas de cette oreille. Cependant, malgré la crise l'Algérie est redevenue le premier fournisseur de gaz pour l'Espagne au mois de septembre 2022. Un signe de baisse de tension, ou un concours de circonstances, s'interrogent les observateurs en attendant d'autres éléments pour se fixer.
Ainsi, l'Algérie a repris la première place en tant que fournisseur de gaz naturel de l'Espagne, au détriment des États-Unis, qui n'a cessé de gagner des parts du marché espagnole depuis plusieurs mois. En effet, selon les données du dernier bulletin statistique Enagás, la consommation de gaz naturel de l'Algérie a atteint 8 931 gigawattheures (GWh) en septembre, soit 25,4 % de l'offre totale. Parmi ceux-ci, 7 962 GWh sont arrivés par tube (Medgaz), tandis que 969 GWh sont arrivés par méthanier (GNL). Quant aux États unis, ils sont devenus le deuxième pays d'origine du gaz consommé en Espagne le même mois, avec 6 012 GWh, soit 17,1 % du total.
Il faut dire qu'historiquement l'Algérie était le principal fournisseur de gaz naturel de l'Espagne. Sa place a été prise par les États-Unis depuis le début de l'année. En octobre 2021 l'Algérie a cessé d'exporter le gaz à travers le gazoduc Maghreb-Europe suite au conflit l'opposant au Maroc. Ensuite, le changement de position du gouvernement espagnol sur le dossier du Sahara occidental a fait naitre une escalade des tensions diplomatiques avec l'Espagne, ce qui a fait que l'Algérie a réduit ses exportations de gaz et augmenté les prix. Il faut également souligner qu'en calculant sur toute l'année 2022, les Etats Unis sont de loin le premier fournisseur de gaz à l'Espagne.