Métiers en tension en France : Des milliers de travailleurs auront un titre de séjour

Employés dans la restauration

En France, le chantier « immigration » est franchement lancé. À l’approche de la nouvelle loi sur l’asile et l’immigration, prévue pour début 2023, annonces et propositions vont bon train. Ce 3 novembre 2022, c’est le ministre français du Travail, Olivier Dussopt, qui a parlé d’une prochaine révision de la liste des métiers en tension.

La mort de Lola a bien accéléré les choses en propulsant le débat sur l’immigration au premier rang avec, à la clé, une politique plus efficace quant à l’exécution des Obligations de quitter le territoire français (OQTF). Cependant, pénurie de main-d’œuvre oblige, la France compte bien continuer à faire venir sur son territoire des étrangers pour combler les besoins du marché du travail, notamment pour ce qui est appelé « les métiers en tension ». Et c’est à la révision de la liste de ces métiers que procédera, en début de l'année prochaine, le ministère français du Travail. « La liste des métiers en tension sera révisée début 2023 », a déclaré, jeudi 3 novembre, Olivier Dussopt sur Franceinfo.

Métiers en tension : des dizaines de milliers de personnes auront un titre de séjour

Notons que l’actuelle liste est axée en premier sur les métiers de la santé, à leur tête « infirmier » et « aide-soignant ». Aussi, contient-elle d’autres métiers, à l’instar de « mécanicien », « électricien », « technicien en informatique », « agent d’entretien », « serveur » ou encore « auxiliaire de vie ». Le ministre français du Travail, qui n’a pas précisé les métiers qui sont le plus en tension, a néanmoins déclaré que le nouveau changement sera synonyme de « quelques dizaines de milliers de personnes » qui auront un titre de séjour.

Révisons de la liste des métiers en tension : « ce n'est pas un plan de régularisation massive »

Olivier Dussopt n’a pas omis de souligner que la révision en question n’est pas une façon de régulariser davantage de sans-papiers. « Ce n'est pas un plan de régularisation massive », a-t-il tenu à préciser sur les ondes de Franceinfo. Pour rappel, Olivier Dussopt et Gérald Darmanin ont dévoilé, hier 2 novembre 2022, dans les colonnes du Monde, les grandes lignes du projet de loi sur l'immigration avec la volonté de mettre en place des titres de séjour « métiers en tension ». Le texte sera présenté en Conseil des ministres en janvier 2023, avant d'aller au Parlement pour une première lecture. L’on s’attend à un texte qui favorisera fortement l’immigration choisie et qui rendra davantage difficile la vie aux sans-papiers.

L'extrême droite n'a pas manqué de critiquer l'annonce du ministre du Travail. C'est le cas, en guise d'exemple Éric Zemmour qui a tweeté : « depuis des décennies, les politiciens nous parlent de "métiers sous tension" pour justifier l’immigration ». Et d'ajouter : « Pour quels résultats ? 5 millions de Français au chômage, des métiers précaires, des salaires trop bas pour vivre dignement et le chaos dans nos rues et nos écoles ».

Pour sa part, le maire de Béziers, Robert Ménard, accueille favorablement une loi permettant de régulariser les travailleurs sans-papiers. En effet, dans un entretien sur Cnews, le cofondateur de l'association Reporters sans frontières a affirmé qu'il y a « un tas de boulots » que les Français ne veulent plus faire. Pour le maire, il faut être réaliste ; il affirme ne pas croire en l'immigration zéro, mais en l'immigration choisie, « à condition qu'on le fasse réellement ».

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