Prochaine visite de Pedro Sanchez : Des ministres espagnols indésirables au Maroc

Pedro Sanchez, premier ministre Espagne

Le Maroc et l'Espagne vont tenir, avant la fin de l'année 2022, une réunion de haut niveau qui verra la participation de plusieurs ministres des deux pays. Cette réunion, qui aura lieu au Maroc en présence du président du gouvernement Pedro Sánchez, risque de faire face à un couac en raison de certaines exigences marocaines.

En effet, à l'occasion de cette réunion, les autorités marocaines ont demandé au gouvernement d'Espagne de ne pas intégrer dans sa délégation les ministres qui soutiennent le Front Polisario et qui ne soutiennent pas l'idée d'autonomie régionale que le Royaume entend accorder au Sahara occidental. Les médias marocains et espagnols qui rapportent cette information précisent que les Marocains insistent sur cette « exclusion » visant quelques ministres du gouvernement de Pedro Sánchez.

Selon les mêmes sources, Pedro Sánchez a déjà informé les ministres concernés par cette exclusion. Ils sont essentiellement issus du parti Podemos et le président du gouvernement d'Espagne leur a fait savoir que c'est leur position sur le Sahara occidental qui fait d'eux des persona non grata au Royaume chérifien. Une position différente de celle de Pedro Sánchez, qui a reconnu, en mars 2022, la marocanité du Sahara occidental.

Au moins 4 ministres concernés par la « colère » du Maroc

Qui sont ces ministres indésirables au pays du roi Mohammed VI ? Il s'agit de la vice-présidente et ministre du Travail Yolanda Diaz, la ministre de l'Égalité Irene Montero, la ministre des Affaires sociales et de l'Agenda 2030 Ione Belarra, ainsi que le ministre de la Consommation Alberto Garzon.

Sánchez est conscient que le chantage marocain n'est pas toujours facile à éviter, notamment après l'épisode de la crise migratoire que le Maroc a fait subir à l'Espagne en mai 2021.

Mais que reproche exactement le Maroc aux ministres espagnols concernés par cet « ordre » d'exclusion ? Selon le site marocain Bladi.net, la vice-présidente Yolanda Diaz a déclaré que la décision de Sánchez de soutenir le plan marocain d'autonomie « n'a pas été votée en Conseil des ministres, donc le gouvernement ne s'est pas prononcé », alors qu'Alberto Garzon a qualifié le peuple sahraoui de victime et a appelé au référendum d'autodétermination inscrit à l'ONU. Pour Ione Belarra, « l'Espagne ne doit pas déroger au droit international » et Irene Montero a estimé que « l’Espagne doit continuer à respecter les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies ».

Il est utile de rappeler que la décision du gouvernement de Pedro Sanchez de soutenir le plan marocain, prise en mars 2022, a provoqué la colère de l'État algérien, qui a dénoncé une violation de résolutions de l'ONU et du droit international et a pris des mesures contre l'Espagne, notamment la suspension du traité d'amitié signé en 2002 entre les deux pays.

Retour en haut
Share via
Copy link