Les BRICS : Tout ce qu'il faut savoir sur le groupe (dossier)

BRICS

Le groupe des BRICS commence à prendre de la place sur l'échiquier mondial. Cet acronyme revient souvent ces derniers jours en parlant de l'économie mondiale. Ce groupe économique et politique n'est cependant pas assez connu auprès des populations. Dans cet article nous allons apporter des informations sur ce groupe afin de bien le faire connaitre. 

BRICS est la création de quatre pays aux ressources naturelles et humaines énormes. Il s'agit du Brésil, qui a un grand potentiel économique, la Russie, qui est une des grandes puissances mondiales, l'Inde qui est l'un des pays les plus peuplés au monde et la Chine qui est en phase de devenir le moteur de l'économie mondiale. À ces quartes pays s'est intégré en  2011 l'Afrique du Sud, une puissance africaine.

Depuis l'intégration de l'Afrique du Sud, le groupe des BRICS a pris la forme d'une conférence diplomatique à part entière. Ces pays se réunissent dans un sommet chaque année.  Ces sommets se déroulent à tour de rôle dans chacun des cinq États. Ces pays qui forment les BRICS ont donc comme principal objectif d'affirmer leur place majeure sur la scène internationale, et de mettre en scène leur poids économique et politique. Ils veulent peser dans la balance face notamment aux États-Unis et l'Union européenne.

Que veut dire « BRICS » ?

La naissance de ce groupe date du début du siècle actuel. L'acronyme BRICS est apparu pour la première fois en 2001 sous la plume de l'économiste britannique Jim O’Neill, dans un rapport de la banque d'investissement Goldman Sachs intitulé Building Better Global Economic BRICs. B pour Brésil, R pour Russie, I pour Inde et C pour Chine (le "S" final étant celui du pluriel et ne désignant pas l'Afrique du Sud).

L'économiste a mis en avant le poids de ces pays sur l'échiquier économique mondial. Dans son article, il établissait une projection de croissance montrant que ces pays, déjà importants dans l'économie mondiale en raison de leurs vastes marchés intérieurs, étaient appelés à peser de plus en plus, étant donné leur croissance économique annuelle rapide.

Ce rapport a également eu un effet positif sur les économies de ces pays. En effet, l'annonce, par une grande banque d'investissement, du fort potentiel économique de ces pays, a pu encourager les investisseurs et contribuer à leur croissance et à leur émergence rapide. Ainsi, l'acronyme inventé par un économiste est finalement devenu une réalité économique et politique.

Cependant ce groupe n'a pris son élan qu'à partir de 2011, avec la tenue régulière de sommets et l'entrée de l'Afrique du Sud. Les BRICS sont devenus alors un groupe officiel. Afin de mieux s'organiser sur le plan économique, ce groupe s'est doté en 2014 d'une banque de développement, la Nouvelle banque de développement, basée à Shanghai. À partir de la création de cette Banque de développement, ces pays ont commencé à se battre, notamment contre le protectionnisme de certains de leurs partenaires du G20. Ils se sont également attelés à faire pression pour la réforme de la gouvernance du Fonds monétaire international (FMI) et du Système monétaire international.

Ce groupe a également fait front commun contre certaines contraintes environnementales internationales jugées pénalisantes pour leurs économies. Concrètement, les BRICS sont l'une des instances promouvant une reconnaissance de la multipolarité des équilibres économiques et politiques mondiaux, en rupture avec les organisations héritées de l'après-Seconde Guerre mondiale. Dans ce sens, ils multiplient les initiatives pour contrer l'hégémonie de certaines puissances sur l'économie mondiale.

BRICS : D'un bloc surréaliste à une réalité concrète

Dès le début de sa création, le groupe BRICS a suscité de nombreuses interrogations. Les analystes se sont interrogés sur comment se fait-il que des pays aussi distants géographiquement que la Russie et le Brésil, des pays aussi disparates que l’Inde, la Chine ou l’Afrique du Sud, soient venus ensemble sur le devant de la scène internationale ?

Afin de répondre à cette question, il faut revenir au contexte de la création de ce bloc. En effet, l'économie mondiale à cette époque était dominée par les États-Unis et l'Union européenne. Cependant, certains pays ont émergé  avec une politique économique volontariste et performante. Ces pays n'ont ni liens historiques ni affinité idéologique, et se situent à des places très différentes sur la chaîne de production mondiale. Toutefois, mués d'une même volonté, les BRICS ont décidé de se rassembler pour former ce qu’on appelle aujourd’hui une communauté de destin.

L'avenir appartient aux BRICS

Généralement les groupes économiques naissent à partir d'un besoin de faire face aux crises. Le G20 est né au lendemain de la crise financière internationale. C’était initialement un mécanisme de gestion de crise, une sorte de gestion d’urgence. Les BRICS ont donc décidé, après ces années de travail de coopération, de faire évoluer le G20, d’un mécanisme de gestion de crise d’urgence à un mécanisme de coordination et de concertation pour le développement planétaire à long terme. Pour ce bloc le G20 serait une plateforme nécessaire pour faire entendre leur voix et position sur la gouvernance globale. On peut dire aussi que l'émergence des BRICS répond aux mêmes critères qui l'ont fait émerger, le G7, le G8 et Le G20. Ainsi, la même logique pourrait s’appliquer aux BRICS. Les économistes affirment alors que dans un avenir pas très lointain, les BRICS resteraient une force à ne pas négliger sur la scène internationale.

L'Algérie et les BRICS

L'Algérie, qui a un fort potentiel économique et qui a des partenaires multiples, croit également à un monde multipolaire. Dans la logique de pouvoir influencer les décisions économiques mondiales et faire partie d'un groupe fort, une responsable au ministère des Affaires étrangères a annoncé le 7 novembre que l’Algérie a fait une demande officielle pour son adhésion à cet ensemble économique.

Déjà le 31 aout, Abdelmadjid Tebboune avait déclaré que l'Algérie satisfaisait, en grande partie, aux conditions. « L'adhésion au Groupe BRICS est tributaire de conditions économiques auxquelles l'Algérie satisfait en grande partie », avait-il souligné. « Cela est envisageable, mais n'anticipons pas. Ce qui est sûr, c'est qu'il y aura de bonnes nouvelles », avait ajouté le chef de l’État.

L’annonce d’Abdelmadjid Tebboune a été accueillie favorablement par les principaux pays membres des BRICS. C’est le cas de la Russie. En effet, dans une déclaration aux médias le 8 septembre dernier, le nouvel ambassadeur de la Russie en Algérie, Valerian Shuvaev, qui avait révélé une prochaine visite de Tebboune à Moscou, a affirmé que « la Russie n’a aucune objection au souhait de l’Algérie de rejoindre les BRICS ».

De son côté, la Chine, le plus important membre des BRICS, s’est dit accueillir favorablement l’adhésion de l’Algérie au groupe des cinq. « La Chine accueille favorablement l'adhésion de l'Algérie à la famille des BRICS », avait indiqué le 24 septembre à New York le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, à l'issue de sa rencontre avec son homologue Ramtane Lamamra, en marge de la 77e session de l'Assemblée générale de l'ONU. Le ministre chinois avait souligné que « l'Algérie est un grand pays en développement et un représentant des économies émergentes ». Ainsi, au vu des réactions des deux grandes puissances qui font partie de ce bloc, on peut affirmer que l'Algérie a de fortes chances d'être acceptée par les BRICS.

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