Pegasus : L'Espagne va-t-elle accuser le Maroc ?

L’affaire Pegasus, l’une des plus grosses affaires d’espionnage du siècle en cours, continue à faire parler d'elle. Elle est tellement sensible que l’Union européenne a ouvert une enquête visant à désigner les vrais coupables. Et les conclusions sont sans appel : le Maroc a bel et bien usé du logiciel israélien pour espionner des responsables espagnoles, dont le président du gouvernement Pedro Sanchez. Reste à savoir si l’Espagne – elle aussi coupable du même « délit », selon l’enquête de l’UE – est prête à témoigner contre le Maroc.  

Dans deux semaines, le gouvernement espagnol va devoir s’exprimer devant la commission d’enquête du parlement européen qui cherche à découvrir l'auteur du piratage, à l’aide de Pegasus, de téléphones portables de responsables espagnoles. En termes plus clairs, L’Exécutif espagnol sera, le 29 novembre prochain, devant cette commission pour soutenir si oui ou non le Maroc est le responsable dudit espionnage dont était victime Pedro Sanchez et des ministres de la Défense, Margarita Robles, et de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska. L’espionnage est, rappelons-le, intervenu en mai-juin 2021, en pleine crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne.

Pegasus : l'Espagne aussi coupable d’espionnage, selon le rapport de l'Union européenne

La semaine dernière, la Commission d’enquête du Parlement européen sur Pegasus et les logiciels espions similaires a, pour rappel, rendu public son rapport. Celui-ci désigne le Maroc comme l'un des principaux acteurs dans l'utilisation du logiciel en question. « Les révélations de juillet 2021 du projet Pegasus ont montré un grand nombre de cibles en Espagne. Cependant, les victimes semblent avoir été ciblées par différents acteurs et pour différentes raisons. Il est largement admis que les autorités marocaines visaient le Premier ministre Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l'Intérieur Fernando Grande Marlaska », peut-on, en effet, lire dans le document en question. « Je serais ravie d’avoir des informations du gouvernement espagnol », a déclaré la présidente de la commission d’enquête, l’eurodéputée néerlandaise Sophie in’t Veld.

Il est aussi à rappeler que l’Espagne a été citée comme étant responsable d’actes d’espionnage, notamment dans l’affaire connue sous le nom de « CatalanGate ». « Un deuxième groupe de victimes […] comprend des parlementaires catalans, des membres du Parlement européen, des avocats, des organisations de la société civile… », note les rédacteurs du rapport, rappelant que le « scandale de la surveillance a été signalé pour la première fois en 2020, mais son ampleur n’a été révélée qu’en avril 2022 ». Il est, dès lors, difficile de prédire si l’Espagne va accuser le Maroc d’espionnage, surtout que, depuis, les relations entre les deux pays se sont sensiblement améliorées.

Retour en haut
Share via
Copy link