La famille du conducteur algérien, tué par un policier à Paris, demande justice

Un Algérien poignardé à la sortie d'une discothèque à Lyon

Un ressortissant algérien a été tué le 14 octobre dernier par un policier alors qu'il était au volant de sa voiture, dans le XIIe arrondissement de Paris. Plus d’un mois après ce drame qui a fait la une des médias en France, la famille de cet ingénieur de 32 ans réclame justice.

Il s'appelait Amine et avait 32 ans. Installé en France en 2019, cet ingénieur de 32 ans qui venait juste de célébrer son mariage a trouvé la mort dans des circonstances tragiques. En début de soirée du 14 octobre, deux policiers ont ouvert le feu sur sa voiture. Amine, qui était au volant, est mort après avoir reçu une balle qui a traversé son épaule et atteint son cœur.

Dans la soirée du vendredi 14 octobre, trois policiers du XIIe arrondissement de Paris patrouillent dans une voiture sérigraphiée. Vers 19 h, voyant une Clio, ils vérifient la plaque d'immatriculation dans les fichiers qui révèlent un défaut d'assurance. Ils décident alors de la contrôler, mais la Clio ne s'arrête pas, jusqu’à ce qu'elle se retrouve coincée dans la circulation sur une contre-allée du cours de Vincennes, selon des éléments de l'enquête consultés par l'AFP.

Amine, un conducteur algérien, tué le 14 octobre à Paris après « refus d'obtempérer »

Les deux policiers passagers descendent de leur voiture, se positionnent autour de la Clio, et mettent en joue le conducteur. D'après une source judiciaire, les deux fonctionnaires de police ont fait usage de leur arme de service en direction du véhicule, car la voiture démarrait vers eux alors qu'ils se portaient à sa hauteur. Entre-temps, le passager de la voiture d'Amine s'est enfui à pied, selon la même source.

Le tireur de la balle mortelle, Lucas F., 25 ans, était gardien de la paix stagiaire, en poste depuis trois mois. « J'ai eu la certitude que le véhicule allait percuter (mon collègue, NDLR) Alexandre. Donc j'ai fait feu à deux reprises », a-t-il raconté, devant l'Inspection générale de la police (IGPN), selon l’AFP. Lucas F. a été mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner et placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de détenir une arme et d'exercer comme gardien de la paix.

La famille d’Amine, toujours « sous le choc », demande justice

Depuis la mort d'Amine, sa famille ne cesse de réclamer justice. « On a le sentiment qu'on lui a fauché la vie, il n'avait que 32 ans, il venait de se marier. On veut lui rendre justice, qu'il ne soit pas parti pour rien et que ça ne recommence pas », témoigne auprès de l'AFP Wafa, assistante sociale et cousine de la veuve.

Dans sa famille, « tout le monde est sous le choc et traumatisé », explique-t-elle, voyant dans l'action des policiers un « acharnement ». Car là où conduisait Amine, au niveau de Cours de Vincennes, « il ne pouvait pas s'échapper », souligne Wafa. La famille d’Amine cherche à comprendre comment un tel drame a pu se produire. Wafa explique que Amine ne « colle pas avec le personnage qui est présenté dans les médias comme la personne qui a refusé d'obtempérer ».

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