Un harki de 82 ans a été mis en examen dans la soirée du dimanche 11 décembre pour avoir abattu son voisin de 21 ans à coup de fusil à Charleville-Mézières dans les Ardennes, dans l’est de la France. Le mis en cause a indiqué à la police avoir fait feu sur un voisin, à qui il reprochait de faire partie d’un groupe qui nuisait au voisinage dans le quartier.
C’est une querelle de voisinage qui a mené à un drame. De retour d’une partie de pétanque, un homme de 82 ans, qui a servi comme harki aux côtés de l’armée française durant la guerre d’Algérie, a abattu dans la soirée du vendredi 9 décembre un jeune de 21 ans dans un quartier populaire de Charleville-Mézières dans les Ardennes.
Hocine A., ouvrier retraité et ancien membre de commandos de marine ayant participé à la guerre d'Algérie, a reconnu avoir tué Mahamadou C., 21 ans, d'une balle de fusil 22 long rifle qu'il détenait de longue date, a précisé le procureur dans un communiqué. Le suspect a indiqué en garde à vue qu'il ne connaissait pas la victime personnellement, mais qu'il avait tiré après avoir été insulté par ce jeune et pris à partie par son groupe, qui a entravé son passage alors qu'il rentrait chez lui après sa partie de pétanque habituelle.
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L'octogénaire a indiqué aux policiers lors de sa garde à vue que ce groupe de jeunes, dont la victime, était « quotidiennement présent » et « lui gâchait la vie chaque fois qu'il essayait de rentrer chez lui, lui menait la vie dure depuis neuf ans (blocage des portes, insultes…) ». « Cette présence et le comportement de ce groupe étaient anxiogènes pour lui, il se sentait en danger », a indiqué le procureur Matthieu Bourrette à la presse dimanche 11 décembre.
Le harki a usé d'un fusil non régularisé pour tuer son voisin
L’octogénaire a usé de son fusil, une réplique de M16 acquise dans un supermarché dans les années 90, pour tuer le jeune Mahamadou. Menacé par la foule après avoir mortellement blessé son jeune voisin, Hocine A. s'était retranché à son domicile et il avait mis en joue les policiers entrés chez lui. Le fusil qu’il détenait illégalement était encore chargé de onze balles. Il s'est finalement rendu très rapidement, après les sommations d'usage. Son domicile, lui, a été saccagé après son arrestation, a indiqué le parquet.
Né en 1939 en Algérie à Haussonvillers, actuelle Naciria dans la wilaya de Boumerdès, Hocine A. s’est engagé dans l’armée française durant la Guerre d’Algérie. Lors d’une cérémonie du 14 juillet dernier à Charleville-Mézières, l’octogénaire a été décoré par le préfet Alain Bucquet. Il a reçu l’insigne de porte-drapeau depuis plus de 30 ans. Hocine A. a été appelé du contingent en 1958 à Alger, puis il a été maintenu en service par la commission de réforme et a servi en tant que harki homologué une année. Il s’est ensuite réengagé pour trois ans pour finir à Mourmelon en 1963. Il a été ensuite porte-drapeau pour les harkis, les anciens combattants de Lumes et les retraités militaires depuis 1995.