Le gouverneur de la Banque de France pessimiste quant à la durée de l'inflation

Banque de France

La crise économique mondiale a impacté le pouvoir d'achat des Français. Les classes moyennes sont les plus touchées et ont du mal à joindre les deux bouts, malgré quelques aides du gouvernement. C'est le résultat d'une tendance inflationniste qui use leurs portefeuilles. Cette situation n'est pas conjoncturelle. Selon François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, la hausse des prix atteindra son pic au cours du premier semestre 2023.

Ainsi, dans un bilan dressé pour le journal La Dépêche du Midi, le gouverneur de la banque de France n'est pas optimiste du moins à court terme. Il affirme qu'en France, l'inflation est « significativement moins élevée que dans la moyenne de la zone euro. Nous sommes à 7,1 % alors que la moyenne de la zone euro est à 10 %. Mais dans les deux cas, c'est nettement trop élevé, et cela tient d'abord à la facture énergétique qui a beaucoup augmenté depuis un an, mais aussi à l'inflation sous-jacente. Il s'agit de l'inflation hors énergie et matières premières agricoles qui a atteint 5 % ».

François Villeroy de Galhau souligne que le redressement de la situation prendra beaucoup de temps. « Nous pensons que cette inflation atteindra son pic au cours du premier semestre 2023. Ensuite, nous nous engageons à ce que l'inflation revienne autour de 2 % d'ici deux ou trois ans, c'est-à-dire d'ici fin 2024 ou fin 2025. Cette fourchette de temps s'explique par l'incertitude sur l'énergie qui demeure », indique-t-il.

Le gouverneur de la banque de France explique par ailleurs que « sur les prix de l'énergie, nous voyons que le pic des prix du pétrole a été atteint en mars dernier et que, depuis, il s'est stabilisé et a même baissé. Mais les prix de l'énergie – y compris gaz et électricité – ne retrouveront probablement pas leur faible niveau d'avant 2021. Dans ce contexte, il reste primordial que nous tous – ménages et entreprises – réduisions notre consommation d'énergie ». Ce responsable financier confirme donc les orientations du gouvernement qui ne cesse d'appeler à la réduction de la consommation de l'énergie1. La France est prise dans l'étau du marché mondial et subit les conséquences de la guerre en Ukraine2.

Le gouverneur de la Banque de France optimiste pour le secteur de l'immobilier

Quand l'immobilier va, tout va, et c'est aussi une bonne nouvelle pour les Français. En effet, ce secteur s'en sort mieux que prévu, selon le gouverneur de la Banque de France. Pour le crédit immobilier, il se porte bien dans l'hexagone. « Après une croissance exceptionnelle, le crédit immobilier revient vers des croissances plus normales avec +6 % de volume de crédit. Le crédit immobilier est aujourd'hui en France le plus abondant, le moins cher et le plus sûr d'Europe », affirme ce responsable, qui indique que « la reprise du pouvoir d'achat interviendra à partir de 2024 » et qui prévoit « une croissance faiblement positive pour 2023, sans exclure une récession, mais qui serait temporaire et limitée. Nous anticipons un ralentissement en 2023 mais pas un écroulement. Il n'y aura pas d'atterrissage brutal pour l'économie française ni pour l'économie européenne ».


  1. Alors que la France demande de réduire le chauffage, le Qatar climatise ses stades 

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