Alors que le Maroc est cité dans un scandale de corruption au parlement européen, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell se rendra dans le Royaume pour une visite de 2 jours. C'est ce qu'ont annoncé ce mercredi 4 janvier les services du chef de la diplomatie européenne.
Officiellement, le haut représentant rencontrera à Rabat le chef du gouvernement Aziz Akhannouch, le ministre des Alaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains expatriés, Nasser Bourita, ainsi que d’autres interlocuteurs institutionnels de la société marocaine et acteurs économiques. La visite est prévue du 5 au 6 janvier. Le haut représentant se rendra à Fès pour une rencontre avec des professeurs et des étudiants de l’Université euro-méditerranéenne de Fès, où il prononcera un discours.
Toujours officiellement, la visite sera l’occasion d’une discussion approfondie sur la mise en œuvre du partenariat UE-Maroc, y compris dans la perspective du nouvel Agenda pour la Méditerranée. Les deux parties feront un point sur les dossiers en cours et exploreront les domaines septiques où le dialogue et la coopération pourront davantage se renforcer. Les rencontres permettront également d’échanger autour de questions régionales et internationales d’intérêt commun et d’une importance particulière dans le contexte mondial difficile actuel, et l’impact global de la guerre menée par la Russie en Ukraine.
Cependant, vu le contexte dans laquelle se déroule la visite, les déclarations officielles sont juste un langage diplomatique qui cache le malaise né de l'affaire de corruption au Parlement européen. Sur cette question, le porte-parole de Josep Borrell, Peter Stano, a affirmé pour éluder le malaise : « n'oublions pas qu'à ce stade, il y a des allégations, mais pas de preuve, pas d'enquête conclue. Personne n'a dit officiellement du point de vue judiciaire que le Maroc en tant que pays était coupable et qu'il fallait l'éviter dans les contacts au niveau international ». Pour lui, « le Maroc est un partenaire très important, c'est un voisin du Sud, nous avons un nouveau partenariat avec le Maroc, nous voulons le faire avancer et coopérer dans des domaines d'intérêt mutuel, mais aussi soulever les sujets de préoccupation de notre côté, et du leur ».
Il faut dire que cette visite a déjà été annulée par le royaume en raison de certaines déclarations favorables au Sahara occidental du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Elle intervient donc dans un nouveau contexte compliqué pour le Maroc qui, avant même de fermer le dossier de l'espionnage par le logiciel israélien Pegasus, est cité dans un autre scandale de corruption au parlement européen.