L’affaire Pegasus, qui a défrayé la chronique pendant plusieurs mois, continue à faire parler d'elle. En effet, cette affaire d'espionnage avec un logiciel israélien met en cause le Maroc. De son côté, le royaume est passé à l'offensive pour « intimider » les journalistes qui ont fait éclater le scandale. C'est le cas du journaliste espagnol Ignacio Cembrero.
Ce journaliste a répondu, le 13 janvier, à sa quatrième procédure judiciaire pour une plainte du Maroc qu’il a accusé d’espionnage à l’aide de Pegasus. Pour l'avocat du journaliste, il s'agit ni plus ni moins d' un « harcèlement » du royaume qui chercherait à « faire taire » son client. Ignacio Cembrero victime de cette pression marocaine demande que la plainte du royaume soit rejetée. « Nous osons dire qu’il s’agit simplement d’une action judiciaire par laquelle un État étranger cherche à faire taire un journaliste espagnol », a plaidé l'avocat de Cembrero.
Le Maroc a porté plainte contre ce journaliste pour l’avoir accusé d’espionnage à l’aide du logiciel israélien Pegasus, alors que le rapport qui accuse le Maroc en 2021 émane du réseau de journalistes Forbidden Stories. L'enquête de ce réseau a clairement établi la responsabilité du royaume dans l’espionnage de journalistes, de militants et personnalités politiques.
Politique L'OQTF visant le fils de Ben Laden confirmée par la justice française
Concernant cette affaire, le journal espagnol Publico a rapporté que lors de sa comparution au tribunal de première instance de Madrid, le journaliste a dénoncé un « harcèlement continu du qui va au-delà du judiciaire ». Ignacio Cembrero a révélé avoir vu des photos et des messages privés de lui avec des personnalités espagnoles dans des médias marocains.
Pour appuyer ses accusations contre le Maroc, le journaliste a toutefois affirmé n’avoir « aucune preuve, mais des indices solides » contre le Maroc dans cette affaire d’espionnage à l’aide de Pegasus. Une affaire qui concerne également des personnalités de hauts rangs en Espagne, tel que le président Pedro Sanchez et plusieurs ministres espagnols. Il a également déclaré : « je suis victime de harcèlement de la part des autorités marocaines depuis 2014 et d’insultes constantes et systématiques de la part des autorités et de la presse du pays voisin ».
Il faut rappeler que l’implication du Maroc, dans ce qui est communément appelé « l'affaire Pegasus », a été confirmée en haut lieu. Dans son rapport publié le 8 novembre 2022, l’Union européenne a même énuméré les victimes de l’utilisation de ce logiciel espion par le Maroc.