Immigration : L'Europe fait le pari des retours vers les pays d'origine

migrants à Calais, près de la Belgique

Le sujet de l'immigration clandestine revient en force en Europe. En effet, aussi bizarre que cela puisse paraitre, le vieux continent envisage de se débarrasser de ses migrants malgré les pénuries de main-d'œuvre dont il souffre. Pour arriver à ses fins, l'Europe veut augmenter le retour des migrants en situation irrégulière.

Ainsi, la Commission européenne a présenté « une nouvelle stratégie opérationnelle ». La Commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, a déclaré qu' « il est nécessaire qu'immédiatement après la décision négative, les États membres fassent la demande de réadmission pour ce pays d'origine ! Ensuite, nous pourrons donner suite à la décision et renvoyer effectivement ces personnes dans leur pays d'origine. C'est pourquoi il est si important que nous travaillions ensemble. Les États membres ne peuvent pas résoudre le problème seuls, mais la Commission européenne ne peut pas non plus le résoudre seule ! »

Cette commission fait référence aux migrants en situation irrégulière qui restent en Europe. Seulement 21 % de ces migrants irréguliers retournent dans leur pays d'origine, malgré une décision négative sur leur demande d'asile par un État membre de l'UE. Toujours selon les chiffres concernant ces migrants, la Commission européenne est préoccupée par le fait qu'en 2022, il y a eu 924 000 demandes d'asile, soit 50 % de plus qu'en 2021. Elle a souligné que la France, l'Allemagne, l'Espagne et l'Autriche sont les principaux pays qui accueillent ces demandes.

Crise migratoire : Les ONG préconisent d'autres solutions

Pour l'Europe la différence de gestion des flux migratoires est énorme. En effet, l'Italie veut jouer un rôle plus actif en Europe en matière de migration. En Suède, la méfiance vis-à-vis des migrants s'intensifie. En Grèce, le mur à la frontière avec la Turquie devrait s'étendre.

Cette approche n'est cependant pas partagée par de nombreuses ONG, qui présentent d'autres solutions. L'une des solutions mises en avant serait « d'augmenter les canaux d'immigration légale qui, en fait, ont diminué en Europe au cours des 20 dernières années », propose Catherine Woollard, Directrice du Conseil européen pour les réfugiés et l'exil. Cette dernière explique que cette solution répond non seulement aux besoins de l'Europe, mais aussi à la volonté des migrants de s'y installer. « Ce sont des gens qui peuvent vouloir venir en Europe pour trouver du travail et, en même temps, l'Europe a besoin de travailleurs », indique Catherine Woollard, qui explique également que « le véritable obstacle se trouve dans le pays d'origine, en raison de l'impopularité et du ressentiment à l'égard des efforts et de la pression de l'Europe pour renvoyer les gens, ce qui n'est pas une priorité pour beaucoup de ces pays en particulier, dans le contexte où ils bénéficient de transferts de fonds, de flux financiers, de connaissances et d'expertise qui proviennent de leurs ressortissants partis à l'étranger ».

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