Pegasus : L'UE approuve une mission en Espagne pour enquête

La pilule Pegasus ne passe toujours pas en Europe. Le Maroc et l'Espagne, pays que le scandale éclabousse, continuent à être la cible de parlementaires européens qui ne sont pas près de pardonner un acte d’espionnage indigne d’États souverains. En effet, la Commission européenne a accepté d'envoyer une mission en Espagne pour enquêter sur l’affaire du logiciel espion. Un tracas de plus pour l'Espagne, mais aussi pour le royaume chérifien qui, déjà, fait face à la colère européenne sur le dossier des droits de l’Homme.

Cette décision a été prise lors d'une réunion des coordinateurs de la commission spéciale, après avoir approuvé des missions similaires en Israël, en Pologne, en Grèce, à Chypre et en Hongrie. Le coordinateur du groupe « populaire », l'eurodéputé espagnol Juan Ignacio Zoido, a confirmé l'accord quant à l’envoi d’une mission en Espagne pour enquêter sur l’utilisation du logiciel Pegasus. Il a, sur le même ton, manifesté son soutien indéniable à ce déploiement.

Juan Ignacio a, en outre, insisté sur « l'excellent travail des forces armées et des organes de sécurité de l'État et des services de renseignement en Espagne », qui ont su contrecarrer le logiciel en question. « Nous sommes très fiers d'eux et nous savons qu'ils accomplissent leur travail de manière exemplaire, dans le respect scrupuleux de l'État de droit et sous un contrôle judiciaire étendu », a-t-il soutenu.

Espionnage : Le Maroc et l'Espagne accusés

Il est utile de rappeler que, courant novembre de l’année 2022, la Commission d’enquête du Parlement européen sur Pegasus et les logiciels espions similaires a rendu public un rapport assez critique. Celui-ci désigne le Maroc comme l'un des principaux acteurs dans l'utilisation du logiciel Pegasus. « Les révélations de juillet 2021 du projet Pegasus ont montré un grand nombre de cibles en Espagne. Cependant, les victimes semblent avoir été ciblées par différents acteurs et pour différentes raisons. Il est largement admis que les autorités marocaines visaient le Premier ministre Pedro Sanchez, la ministre de la Défense Margarita Robles et le ministre de l'Intérieur Fernando Grande Marlaska », peut-on, en effet, lire dans le document en question.

Aussi, l’Espagne a été citée comme étant responsable d’actes d’espionnage, notamment dans l’affaire connue sous le nom de « CatalanGate ». « Un deuxième groupe de victimes […] comprend des parlementaires catalans, des membres du Parlement européen, des avocats, des organisations de la société civile… », ont noté les rédacteurs du rapport de la Commission européenne.

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