L'invasion de l'Ukraine par la Russie a bouleversé le marché de l'énergie. Les dirigeants européens ont pris conscience de la nécessité de trouver de nouvelles sources et le Nigeria, l'un des plus grands producteurs mondiaux de gaz, est à même de fournir l'Europe en quantités aucunement dédaignables. Pour y arriver, il va falloir construire un gazoduc long de quelques milliers de kilomètres, qui passerait par l'Algérie ou le Maroc. Cependant, il semble que la bataille pour ce gazoduc ait été gagnée par l'Algérie du moment que c'est son « projet » qui est le plus viable à court terme.
Ainsi, les choses sont bien parties pour que le gazoduc passe par l'Algérie1. D'ailleurs, les études sont en cours, selon le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, qui s'est exprimé sur le sujet le 18 février. Le ministre a réaffirmé « l'importance de cette installation à dimension continentale, dont les études techniques sont en cours ». Il a expliqué, concernant la partie qui prendra en charge la réalisation du tronçon traversant le Niger, que « la décision sera prise en accord avec la partie nigérienne ». Il a assuré que « le projet africain profitera aux pays qu’il traverse et même aux pays voisins ».
Par ailleurs, le ministre s'est également exprimé sur le projet de gazoduc Galsi, qui devrait relier l’Algérie à l’Italie, dans le but d’approvisionner ce pays ainsi que l’Europe en gaz naturel en énergie électrique conventionnelle et verte, en hydrogène et en ammoniac vert. Mohamed Arkab a indiqué que ce projet d’envergure s’inscrivait dans le cadre du renforcement « des relations avec nos partenaires européens, à travers la réalisation d’importantes installations énergétiques permettant d’augmenter les approvisionnements et d’intégrer aussi de nouvelles technologies ».
Il faut rappeler que le gazoduc Nigeria-Europe, s'il passe par l'Algérie, ne sera long que de quelque 4000 kilomètres. Techniquement, il est question d'acheminer le gaz du delta du Nigeria vers In Salah, dans le Sud de l'Algérie, en passant par le Niger, avant que les 3 gazoducs reliant l'Algérie à l'Europe ne prennent le relais. Il importe, en outre, de rappeler que l'Algérie, le Niger et le Nigeria ont signé, le 28 juillet 2022, un mémorandum d'entente pour concrétiser le projet en question.
